Homme politique malien né en 1924 à Diona, Hammadoun Dicko sera lâchement assassiné à Kidal sous le régime de Modibo Keita. Fils d’un chef de village, il étudie à l’école de Douentza puis à Mopti et au lycée Terrassons de Fougères à Bamako, Hammadoun Dicko poursuit ensuite à l’Ecole normale William Ponty de Dakar. En 1947, Monsieur Dicko est nommé instituteur où il exerce d’abord à Bafoulabé puis à Kolokani.
En 1951, il est élu député sur la liste du parti soudanais progressiste(PSP) conduite par Fily Dabo Sissoko. Du coup il devient le plus jeune député et devient membre de la commission des pensions et de la commission des immunités parlementaires, puis, en 1954, de la commission des territoires d’outre-mer dont il devient secrétaire le 19 janvier 1955. Ainsi il propose que Ségou devienne une commune de plein exercice. En 1956, Hammadoun Dicko, en deuxième position sur la liste du PSP, est réélu député et devient membre de la commission des territoires d’outre-mer même si leur parti est devancé par l’US RDA. Il est nommé secrétaire d’état à l’industrie et au commerce dans le gouvernement de Guy Mollet le 1er février 1956.
Le 17 mars 1956, le natif de Diona est nommé secrétaire d’état à la présidence du conseil d’état dans le gouvernement- Guy Mollet, fonction qu’il occupe jusqu’au 13 juin 1957. Du 17 juin au 6 novembre 1957, il devient ensuite secrétaire d’état à la France d’outre-mer dans le gouvernement Maurice Bourges Maunoury et secrétaire d’état à l’Education nationale du 18 novembre 1957 au 14 mai 1958 dans le gouvernement Félix Gaillard.
Après l’indépendance du Mali en 1960, le fidèle compagnon de Fily Dabo Sissoko devient un opposant au président Modibo Keita. Il sera accusé d’être l’un des instigateurs des émeutes de commerçants survenus à Bamako le 20 juillet 1962 qui avaient marché sur le commissariat central de Bamako pour exiger la libération de leur leader. Arrêté quelques heures plutôt parce qu’il s’opposait à la politique de Modibo Keita, notamment la création du franc malien, il est inculpé pour avoir organisé un complot et commis un attentat contre la sûreté de l’Etat et déféré avec d’autres opposants devant un tribunal populaire du 24 au 27 septembre 1962.
Ainsi le tribunal délibère le 1er octobre et lui condamne à la peine de mort. Face à la pression internationale, sa peine sera commuée en à une peine de travaux forcés à perpétuité. Il meurt en détention à Kidal le 12 Février 1964, certainement exécuté par le régime de Modibo Keita. Jusque là personne n’en parle jusqu’en 1991 car les héritiers du premier président ont voulu lui donné une bonne image pour salir le président Moussa Traoré qui a pourtant sauvé les maliens de la pure barbarie.