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Le Ministre marocain de la diplomatie au sommet de Ouagadougou : « La CEDEAO doit s’approprier la guerre contre le terrorisme »
Publié le mercredi 18 septembre 2019  |  Nouveau Réveil
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© Autre presse par DR
Lutte contre le terrorisme dans le sahel : « la communauté internationale a des devoirs vis-à-vis du Sahel » selon le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Ouagadougou, 14 septembre 2019
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Les pays de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doivent prendre le leadership dans la lutte contre le terrorisme, a assuré, le samedi dernier à Ouagadougou, le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Maroc, M. Nasser Bourita.

« Depuis le déclenchement des événements du Mali, la position du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a été claire. C’est à la CEDEAO de prendre en charge ce dossier. C’est à cette organisation sous régionale qu’il incombe d’agir dans son espace, loin des tiraillements, des petits calculs et des intérêts égoïstes », a-t-il déclaré à la presse, en marge de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO sur la lutte contre le terrorisme, ouverte dans la capitale burkinabè avec la participation du Maroc.

« Le Maroc ne pourrait qu’accompagner les efforts consentis par les pays de la CEDEAO afin de reprendre le leadership dans la lutte contre le phénomène terroriste », a-t-il ajouté.

Bourita a souligné dans ce sens que le Royaume est présent à cette session extraordinaire suite à l’invitation adressée par le président en exercice de la CEDEAO, S.E.M. Mohamadou Issoufou, Président de la République du Niger, à SM le Roi Mohammed VI pour prendre part à ce conclave en tant qu’invité d’honneur.
« Le Souverain a eu la bienveillance de répondre favorablement à cette invitation en dépêchant une délégation de haut niveau composée du Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale et du Directeur Général des Études et de la Documentation, afin de Le représenter lors de cette réunion », a-t-il expliqué.

S’attardant sur la situation sécuritaire dans la région, le ministre a fait savoir que durant les cinq premiers mois de l’année en cours, près de 400 attentats terroristes ont été commis en Afrique de l’Ouest, ajoutant que “Boko Haram” a perpétré, lors de la dernière décennie, 39.000 attentats et déplacé 2 millions de personnes de leurs régions.

Selon le ministre, « la participation du Maroc aux travaux de cette conférence n’est pas du tout surprenante au vu des relations exceptionnelles liant le Maroc à la région ouest-africain », soulignant que le Royaume s’est engagé depuis bien longtemps dans les efforts des pays de la région pour endiguer le terrorisme.

La présence marocaine à ce sommet, a poursuivi M. Bourita, a été également l’occasion de mettre en avant les efforts accomplis par le Maroc pour soutenir les pays de la région dans leur lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’une approche holistique.

« Le rôle des appareils sécuritaires marocains est reconnu sur les plans régional et international. Le Maroc a toujours partagé son expérience et son expertise avec les pays ouest-africains en matière sécuritaire », a soutenu M. Bourita.

Dans le domaine militaire, le Royaume forme des centaines de militaires issus de cette région et participe également, à travers l’envoi d’officiers des Forces Armées Royales (FAR) dans ces pays, à la formation des militaires des pays de la CEDEAO et de la Mauritanie, a-t-il relevé.

Dans le domaine économique, l’Action Royale a toujours été orientée vers la lutte contre la précarité et en faveur de projets qui ont un impact social et direct sur la population, a-t-il précisé, estimant que « la lutte contre le terrorisme sous-tend une guerre contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion ».

Aussi dira-t-il : « On peut gagner la bataille militaire contre le terrorisme, mais si on ne s’attaque pas aux idées terroristes et à la radicalisation des esprits, on aura toujours à faire face à une régénération de ce phénomène, d’où l’importance accordée par le Souverain à la formation des imams africains ».

À cet égard, l’Institut Mohammed VI de formation des imams mourchidines et mourchidates compte aujourd’hui plus de 1000 étudiants qui y poursuivent leurs cursus de formation, dont 93 pc appartiennent à la région de la CEDEAO, plus le Tchad, a-t-il noté.

« Ça montre à quel point, pour le Souverain, le traitement de la problématique du terrorisme dans la région doit être global, incluant les volets sécuritaire, militaire, économique, mais également la question de la radicalisation » a-t-il indiqué.

Outre les 15 pays membres de la CEDEAO, le Sommet a connu la participation de plusieurs organisations et pays partenaires dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Le Sommet Extraordinaire de Ouagadougou est une recommandation de la dernière session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenue en juin dernier à Abuja au Nigeria.

Youssouf Konaré
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