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Sans Tabou: pression partisane sur la justice
Publié le mercredi 18 septembre 2019  |  Info Matin
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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Au lendemain de son arrestation, la mobilisation s’amplifie à Bamako tout comme à l’intérieur du pays en faveur de la libération du président de l’APCAM, Bakary TOGOLA, présumé coupable de détournement de derniers publics. Des milieux politiques à ceux religieux en passant par la société civile, le monde des affaires, l’arrestation Bakary TOGOLA semble jeter l’émoi sur bon nombre de nos concitoyens qui crient, à tort ou à raison, à l’injustice et au règlement de compte. Que cache cette mobilisation des soutiens à Bakary TOGOLA ?

Dans un État de droit, le charivari orchestré par les partisans du président de l’APCAM, à l’entame de la procédure judiciaire enclenchée contre lui dans l’affaire des ristournes des paysans sur le prix du coton sonne comme une prime à l’impunité et une caution populaire à la corruption rampante dans notre pays. Aussi, cette mobilisation est-elle assimilable à une tentative de dissuasion de la justice dans l’exercice de sa mission. Et pourtant, il s’agit d’une affaire de justice où jusqu’à preuve de contraire, Bakary TOGOLA n’est pas coupable, il bénéficie toujours de la présomption d’innocence. Par conséquent, les participants de BT gagneront mieux à aider leur mentor à trouver des preuves lui sortant des liens de l’accusation qu’à s’adonner à des manifestations stériles. Car, visiblement, rien n’empêchera la justice de faire son travail. Nous sommes dans un pays de droit et Bakary TOGOLA dispose de tous les moyens et droits de défense.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la loi est dure, mais c’est la loi ! Dans cette affaire de Bakary TOGOLA nous estimons, compte tenu de la mobilisation de ces dernières semaines contre la corruption, qu’il est important de laisser la justice faire son travail comme il se doit. En tout cas, si nous sommes convaincus que nous sommes dans un pays démocratique et que la justice demeure la pierre angulaire de l’État de droit, nous devons en être les acteurs, les vecteurs.
Ce courage citoyen dont nous voulons faire preuve ne doit laisser la place à aucun doute ou acharnement. De cela, dépendront notre crédibilité et notre succès dans le combat contre la corruption et la délinquance financière qui gangrènent notre gouvernance.
On ne peut pas vouloir la démocratie et ignorer les règles de son fonctionnement, notamment la séparation de pouvoirs. Il est regrettable de voir subitement, à travers cette affaire, qu’il y a des citoyens qui foulent au pied ces principes et s’érigent en défenseurs publics de présumés malversateurs. Un acte qui, dans un passé lointain, était un motif de suicide devient subitement légitime. À défaut de faire profil bas, le seul soutien qui est noble aujourd’hui pour les partisans de Bakary TOGOLA, à notre avis, c’est de se mobiliser les fonds détournés reprochés à BT.
Sans conteste, l’acte posé par le procureur et ses hommes est à féliciter et à encourager pour que tous les présumés voleurs de la république qui sont en train de s’investir pour faire entorse à la loi dans le cadre de la lutte contre la corruption répondent eux aussi, un jour de leurs forfaits.
En définitive, nous estimons qu’une libération de Bakary TOGOLA dans cette affaire ne grandirait ni l’accusé ni la justice de notre pays et risque même de créer un précédent fâcheux. Il rendrait également impossible la croisade populaire contre la corruption dans notre pays.

Par Abdoulaye OUATTARA

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