Une particularité de chez nous, est d’être au sommet de l’État, avoir tous les services à son service, y compris les «nafiguiw» et autres «escorow» (escrocs), et de faire comme si on ignorait les faits graves qui se passent dans ce même pays.
L’actuel président de la République (Ibrahim Boubacar Kéita) dit souvent «qu’il ne savait pas»… Mais bon, comme il est souvent absent du pays, c’est peut être le cas… Il paraît que le Président déchu Moussa Traoré, lui aussi dit qu’il ignorait certaines choses ; notamment concernant Modibo Kéita et Cabral (Abdoul Karim Camara)… Je vous dis les amis, rien que mon nom de famille m’a causé des problèmes, tellement il y a avait des «nafiguiw» et des «escorow» qui voulaient plaire au Général-Président…
L’un d’eux a même menacé ma mère de l’envoyer en prison aux côtés de son mari alors qu’elle ne réclamait qu’un droit, pour moi. J’avais peut être 13 ans, mais ce que j’ai ressenti est encore vif.
A l’époque de son règne, la liberté d’expression était devenue un auto-interdit au point que, même dans les familles, les gens se méfiaient parfois les uns des autres.
La rupture de la confiance, le règne de la médiocrité et aussi les détournements de deniers publics ont commencé sous son règne. Demander pardon, est la plus belle forme de reconnaissance de ses erreurs et d’humilité.
Ne serait-ce que pour le Mali, certaines attitudes devraient être évitées. Mais, est-ce pour le Mali que certains agissent ? La question mérite d’être posée, sans passion.
C’est vrai que nombreux sont ceux qui s’activent de nos jours et qui n’ont pas connu son règne. Et d’autres se sont tellement empêtrés dans le mauvais chemin, qu’ils préfèrent présenter celui qu’ils ont combattu comme un héros afin de faire oublier leurs propres déboires.
En tout cas, la vérité, reste la vérité ! Venir faire l’innocent, ne veut pas dire qu’on l’est, même si on est dans le pays du «Grand kotéba».
Je dépose un panier de colas, mais j’espère que certaines seront déposées auprès de la mémoire de ceux qui ont connu la violence, l’autorité extrême, les geôles de l’innocent «Grand républicain». Des familles ont été détruites, des destins brillants brisés… Et je pèse mes mots.