Il y a une année, quasiment, jour pour jour, le candidat à l’élection présidentielle, Soumaïla Cissé, affirmait mordicus qu’il avait gagné cette élection. Il insistait, en vain, sur les fraudes massives au nord et dans les zones Office du Niger et CMDT. L’arrestation et les propos de Bakary Togola, depuis son arrestation, viennent confirmer, s’il en était encore besoin, ces affirmations.
«Je réaffirme encore ici devant notre peuple et à la face du monde, que si, on exclut les résultats issus des bourrages d’urnes avérés dans de nombreux bureaux de vote des zones de l’Office du Niger et de la CMDT, ainsi que les résultats tout simplement fantaisistes dans de très nombreuses localités du Nord du pays, je sors vainqueur de l’élection présidentielle. Oui vainqueur de l’élection présidentielle ! Ceci est incontestable et vérifiable à partir des procès-verbaux signés de toutes les parties».
En ces termes, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, avec à ses côtés son directeur de campagne, l’actuel ministre des Affaires étrangères, commença à entretenir son assistance, à l’ACI, à son QG de campagne. Il s’agissait pour lui de prouver et d’ouvrir les yeux des uns et des autres sur la grosse fraude électorale orchestrée lors du scrutin présidentiel de 2018.
Ce jour, rappelant ses alertes au sujet de ces pratiques, Soumaïla Cissé, tout en reconnaissant que des efforts avaient été faits de la part des partenaires, poursuivra : «Cependant, nous ne pouvons en aucune façon passer sous silence l’utilisation abusive des moyens de l’Etat et des médias publics pendant la campagne, ni l’achat massif des votes le jour du scrutin, ni le bourrage systématique des urnes dans les zones de l’Office du Niger et de la CMDT, et pire encore, les procès-verbaux parfaitement fantaisistes dans de très nombreux centres des régions du Nord, où il n’y a pas eu de vote du tout, donnant ainsi à notre adversaire des centaines de milliers de voix indues.»
Visiblement, très déçu, même écœuré, par le comportement de ceux d’en face, le candidat pour «restaurer l’espoir» dira : «Je le redis encore, les fraudes constatées dans plusieurs localités du Nord du pays peuvent être qualifiées de banditisme politique et d’atteintes graves aux droits de la personne humaine. Car, il ne faut jamais perdre de vue qu’il s’agit, d’abord et avant tout, d’un manque de respect à l’égard des populations concernées dont le vote a été allègrement confisqué contre des espèces sonnantes et trébuchantes.»
Aussi, poursuivra-t-il celui qui incarne, encore et toujours, l’espoir du changement dans notre pays : «L’achat de conscience et la fraude sont devenus le cancer de la démocratie malienne. C’est pourquoi, la lutte pour la restauration de la démocratie doit être notre premier combat, celui de tous les partis politiques, associations et autres organisations de la société civile, par-delà les divergences qui peuvent les opposer sur telle ou telle question. En effet, je suis plus que jamais persuadé que seule la restauration de la démocratie pourrait rendre tout le reste possible aussi bien pour les acteurs politiques, associatifs qu’économiques».
Aujourd’hui, même s’il est vrai qu’Ibrim Boubacar Kéïta est à Koulouba, force est de reconnaître que la majorité de ceux qui ont voté pour lui, qui contestaient ces vérités du candidat malheureux, regrettent d’avoir contribué à ce désastre que nous vivons, depuis, maintenant, un an.
Ce n’est pas Bakary Togola qui dira le contraire. Lui qui aurait reconnu, lors de ses auditions, que c’est grâce à lui et ses pratiques malsaines que le candidat IBK l’a emporté dans les zones CMDT et Office du Niger. Sinon, dit-il à ses visiteurs, le véritable vainqueur, c’est Soumaïla Cissé.