Depuis avril 2013, il avait soutenu publiquement que l’élection présidentielle ne pouvait se tenir dans des conditions régulières à la date du 28 juillet 2013.
Il a même, M. Tiébilé Dramé, à cet effet saisi il y a quelques jours la Cour Constitutionnelle pour un report du scrutin. Mais, avant même que celle-ci ne statue sur sa requête, il a tout simplement décidé de retirer sa candidature.
Dommage, mais Tiébilé Dramé, par cette décision (fort regrettable tout de même) vient de faire preuve d’un grand courage politique et prouve qu’il est un homme d’honneur qui ne piétine pas ses convictions. Contrairement à bien d’autres.
En effet, dans un communiqué en date du 16 juillet 2013, le PARENA déclare avoir retiré la plainte qu’il avait déposé auprès de la Cour Constitutionnelle aux fins d’annulation du Décret de convocation du collège électoral pour la tenue de la présidentielle du 28 juillet. Cela s’explique par le silence de la Cour mais aussi par la détermination des autorités de tenir cette élection malgré l’impréparation manifeste.
Le cas de Kidal qui est mis en avant. Là, selon le PARENA, l’établissement des listes électorales s’est fait de manière illégale et est loin d’assurer le vote des habitants de Kidal. “Ce qui s’est passé le 10 juillet à Kidal n’a été qu’une mise en scène, parce que la DGE avait exigé d’avoir les listes électorales de Kidal au plus tard le 11 juillet, faute de quoi, elle ne pourra pas garantir la tenue de l’élection le 28 juillet” poursuit le communiqué.
Pour le PARENA, à quelques jours du scrutin, les cartes NINA n’ont pas été acheminées dans la plupart des camps de réfugiés dans les trois pays d’accueil, où au total, moins de 10% des 200.000 réfugiés ont été inscrits sur les listes. Et, des milliers de déplacés internes s’interrogent encore s’ils pourront voter le 28 juillet prochain.
Selon le communiqué du PARENA, dans 465 villages, le nombre d’électeurs potentiels varie entre 1 et 10. Il en est de même dans plusieurs circonscriptions d’ambassades et de consulats.
Au vue de toutes ces insuffisances, le parti du bélier blanc avait saisi le lundi 8 juillet dernier la Cour Constitutionnelle par les soins de son conseil Me Ahmidou Diabaté vice président du PARENA, aux fins d’annulation du décret portant convocation du collège électoral.
Auparavant, c’est-à-dire le 5 juillet, M. Dramé avait, au cours d’une conférence organisée pour la présentation de son projet pour la présidentielle plaidé pour le report en signalant que, dès lundi (le 8 juillet) son parti introduirait une requête auprès de la Cour Constitutionnelle aux fins du report de l’élection présidentielle du 28 juillet prochain.
Car, poursuit M. Tiébilé Dramé, sans des élections crédibles organisées sur l’ensemble du territoire, il n’y aura ni légitimité, ni paix et stabilité dans le pays.
A noter que, dès le 3 juillet dernier que le PARENA avait dans une déclaration signée de son Secrétaire général M. Djiguiba Kéita dit PPR, exprimé sa « vive préoccupation » devant ce qu’il qualifiait de « cécité du Gouvernement de Transition et du Ministre de l’Administration territoriale » qui, contre les avis indiscutables des experts, de la CENI et de la DGE, s’entêtent à vouloir organiser le 1er tour du scrutin présidentiel, le 28 juillet prochain.
Tout en dénonçant l’attitude de certains dirigeants français qui ont exercé selon M. Dramé une pression pour que la présidentielle ait lieu en dépit des inquiétudes exprimées sur les risques de cette précipitation par les autorités maliennes de la Transition, l’ex-candidat de l’Alliance populaire pour la renaissance à la présidentielle du 28 juillet vient ainsi de couper l’herbe sous les pieds des autres candidats qui réclamaient la même chose, c’est-à-dire, le report du scrutin du 28 juillet.
A noter que M. Tiébilé Dramé n’est pas le seul parmi les 27 autres candidats à l’élection présidentielle à réclamer le report du scrutin du 28 juillet. Parmi ceux-ci, il y a au moins une dizaine qui dénonçait à corps et cris « l’impossibilité » pour le Mali d’organiser l’élection présidentielle dans des conditions régulières le 28 juillet prochain. Mais ceux-ci demeurent toujours candidats et mènent tranquillement campagne à travers le pays. Ce qui est leur droit et nul ne saurait les en vouloir pour cela.
Cependant, à défaut de jeter aujourd’hui l’éponge pour leur conviction, ils devront s’abstenir après le 28 juillet, de jouer au trouble fête et de crier à la trahison et à l’imperfection de l’organisation du scrutin pour justifier leur échec.
Quant à M. Dramé, (troisième lors de l’élection présidentielle de 2007) il a pris ses responsabilités et donné une véritable leçon aux hommes politiques maliens n’ayant de conviction aucune que celle pour leurs intérêts sordides et mesquins.
Il va de soi aussi que l’homme ne donnera de consigne de votre à aucun de ses nombreux militants.
Aux autres candidats alors, de chercher à récupérer ces précieuses voix.