Après six ans de laisser-aller, le Président IBK semble sonner la fin de la récréation et du laisser-aller qui a caractérisé la gestion des affaires sous son régime, du moins pour l’instant. En choisissant l’audacieux Malick Coulibaly comme Ministre de la justice, Garde des Sceaux, il a, semble-t-il, envoyé un message de fermeté à tous ceux qui ont fait du Mali et de ses ressources leur patrimoine privé. Et Me Malick Coulibaly, en procédant à un toilettage de la famille judiciaire en mettant aux postes stratégiques les hommes et les femmes éthiquement et moralement clean, a lui aussi compris la soif de justice, et du Président de la République et de son peuple et aussi des partenaires du Mali. Mamoudou Kassogué ferait certainement partie de ces denrées très rares d’hommes dignes de confiance, engagés pour la patrie et prêts à mourir en y servant. Me Coulibaly et M. Kassogué, les deux hommes les plus craints aujourd’hui de la République, vont-ils enfin écrire une nouvelle page glorieuse de l’histoire de notre justice ?
Le Ministre de la justice, Garde des Sceaux, Me Malick Coulibaly, et le Procureur du Pôle économique et financier, Mamoudou Kassogué, sont aujourd’hui les deux hommes sur lesquels tout un Peuple médusé, désemparé et longtemps floué, porte son espoir. Ils sont attendus pour soulager la souffrance des maliens en recouvrant non seulement les fonds volés, mais aussi en punissant conformément à la législation tous ceux qui se sont accaparés des deniers publics. Ils doivent redresser la barre de la justice pour que les citoyens maliens et ceux d’autres pays vivant au Mali, se sentent en sécurité, car la plus grande insécurité est celle de l’impunité et de l’injustice.
Ainsi, avec l’arrestation de Bakary Togola, Président de l’APCAM et membre influent du parti majoritaire, le RPM, et en lançant l’appel à témoin à l’endroit de l’opinion nationale pour toute affaire suspecte de détournement ou autre malversation financière voire foncière, Me Malick Coulibaly et le Procureur Kassogué semblent fortement engager une croisade contre les malfaiteurs de la République et seraient prêts, au prix de leur vie, à en découdre avec les délinquants financiers en épargnant personne, fut-il un cadre haut placé ou un proche du cercle restreint du pouvoir. L’arrestation de ce grand baron du régime et bientôt d’autres cadres, Coulibaly et Kassogué ne méritent-ils pas le soutien de la grande majorité du Peuple malien ? Cette question vaut son pesant d’or quand on sait que les réactions de soutien n’ont pas été à la hauteur de l’important acte posé. Elles ont même été timides. Le Peuple va-t-il rester muet face à la forte pression que les nombreux cadres mouillés et présumés voleurs sont en train de mener sur les deux hommes ? A quand la première marche de soutien au Procureur Kassogué et au Ministre de la justice pour qu’il sache qu’ils sont loin d’être seuls dans ce combat patriotique ?
Aux associations, organisations et mouvements œuvrant au quotidien pour combattre certains fléaux comme la corruption, la délinquance financière et la mal gouvernance, l’occasion est tout trouvée de doubler d’ardeur et de conviction qu’un autre Mali est possible. Quant à Mamadou Clément Dembélé de la Plate-forme de lutte contre la Corruption et le Chômage des jeunes et l’imam Mahmoud Dicko du Mouvement CMAS, ils sont attendus pour donner de la voix, eux qui ont ouvertement mené le combat contre les tares de la justice et contre l’impunité.
Ensuite, aux partis politiques, toutes tendances confondues, ce noble combat méritent leur soutien, surtout si tant est qu’ils se battent pour plus de justice, plus d’équité et plus de prospérité pour leur Peuple. Ils doivent soutenir ce combat et féliciter l’audace de ces deux hommes que sont Me Malick Coulibaly et Mamoudou Kassogué.
En somme, Malick Coulibaly et Mamoudou Kassogué, derniers remparts des pauvres, sont désormais entre l’honneur et la trahison. Il s’agit d’une autre occasion pour écrire une glorieuse page de l’histoire de notre justice malade depuis des décennies. Et pour paraphraser l’ancien Président Guinéen Ahmed Sékou Touré, ils doivent préférer la mort à la honte ou à la trahison en ne cédant pas à la forte pression des nombreux réseaux mafieux.
Youssouf Sissoko