PolitiqueTiébilé Dramé face aux diplomates Africains à Bamako: «Le report du Comité de suivi de l’accord prévu à Kidal n’est pas synonyme de l’implosion de l’accord »
Publié le vendredi 20 septembre 2019 | Le Républicain
Hier, jeudi 19 septembre 2019, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé a rencontré les ambassadeurs des pays africains accrédités au Mali autour d’un déjeuner à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Trois sujets majeurs ont été abordés au cours de ce déjeuner à savoir : le Sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 14 Septembre 2019 à Ouagadougou sur le terrorisme ; le report de la 38ème session du Comité de Suivi de l'Accord (CSA) qui devrait se tenir le 17 septembre 2019 à Kidal ; et enfin, le dialogue national inclusif. Parlant du report du CSA, le chef de la diplomatie malienne a fait savoir que ce report ne peut pas entrainer le déraillement du processus de paix et de la réconciliation nationale au Mali. « Le report du CSA prévu à Kidal n’est pas synonyme de l’implosion de l’accord, il n’est pas synonyme du déraillement du processus », a souligné le ministre Tiébilé Dramé.
« Les ambassadeurs des pays africains méritent une attention particulière. Parce que tout ce qui touche le Mali depuis l’éclatement de la crise malienne, l’Afrique a une attitude solidaire et fraternelle. De ce point de vue, nous nous devons d’instaurer, d’entretenir et de cultiver des relations entre nous », c’est par ces mots que le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé a commencé son allocution au cours de ce déjeuner d’informations et d’échanges. Parlant du Sommet des chefs d’Etat à Ouagadougou, Tiébilé Dramé dira que l’organisation régionale qui est la CEDEAO a décidé de prendre en main la question de la lutte contre le terrorisme.
S’agissant du report de la 38ème session du CSA initialement prévue à Kidal, il a signalé l’engagement, la détermination du gouvernement de la République du Mali à rester impliquer dans le processus de paix et de réconciliation. « Nous n’allons pas laisser dérayer le processus parce qu’il y a eu le report d’une réunion. Le report d’une réunion ne peut pas entrainer le déraillement d’un processus auquel le Mali, la sous région, l’Afrique et la communauté internationale ont consacré tant d’effort.
Le report d’une réunion ne signifie pas que l’accord de paix a implosé ou est en train d’imploser. Ce n’est ni la réalité, ni notre compréhension encore moins notre souhait. La réunion a été reportée parce que le Président de la République a pris en compte de nouveaux éléments intervenus quelques jours avant. Donc, le report du CSA prévu à Kidal n’est pas synonyme de l’implosion de l’accord, il n’est pas synonyme du déraillement du processus, notre détermination est grande et nous maintenons contact avec les uns et les autres, d’abord avec nos frères de Kidal avec lesquels nous sommes entrain d’instaurer un dialogue constructif.
Pour rassurer les uns et les autres qu’au delà des communiqués, expression, d’un certain mouvement à un moment donné, les parties maliennes signataires de l’accord gardent le contact et restent engagés », a expliqué Tiébilé Dramé. Avant d’ajouter que l’accord d’Alger est un « tout ». En outre, il dira que l’accord d’Alger reconnait l’intégrité territoriale du Mali, la forme laïque et Républicaine de l’Etat Malien. Par ailleurs, il reconnait que ceux qui ont souhaité que le CSA se tienne à Kidal étaient de bonne foi. Concernant le dialogue national inclusif, il a précisé que les conclusions de ce dialogue feront l’objet de la Déclaration de politique générale (DPG) du premier ministre.
Pour sa part, Pierre Buyoya, Haut Représentant de l'Union Africaine pour le Mali et le Sahel, a remercié le chef de la diplomatie malienne pour l’organisation de ce déjeuner. Avant de signaler que le Sommet de Ouagadougou est un tournant dans la lutte contre le terrorisme. Parlant du processus de paix, l’ancien président Burundais, a fait savoir que les incidents de parcours sont prévisibles. Il a mis l’accent sur les défis auxquels le Mali est confronté et dont l’Union Africaine jouera un rôle important pour juguler ces défis. Enfin, Pierre Buyoya dira que le dialogue national inclusif est un programme important pour l’avenir du Mali.
L’Ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri a félicité le ministre Tiébilé Dramé pour cette ouverture de dialogue qui leur permet d’échanger sur des questions d’intérêt commun. « Nous nous réjouissons des résultats obtenus lors du Sommet de Ouagadougou. Les engagements sont réalistes (1milliards de dollars pour lutter contre le terrorisme). Cela va convaincre les autres partenaires à adhérer dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il dit. Il a invité la CEDEAO à redoubler d’effort pour concrétiser les engagements pris. Par rapport au report du CSA, il dira que c’est d’une décision souveraine du Mali qu’il soutien amplement.
Pour lui, la question du Mali est prise au sérieux dans l’OCI (Organisation de la conférence islamique), dans la Ligue des Etats Arabes et aux Nations Unies. Il a réaffirmé le soutien total des ambassadeurs africains au Mali. Parce qu’il s’agit, selon lui, de préserver la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Mali. « Nous sommes des frères solidaires et nous restons à l’écoute du Mali », a conclu le diplomate marocain au Mali.
Quant à l’Ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chebihi, il a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le Mali. Ce déjeuner entre diplomates fut agrémenté par des mets délicieux.