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Spécial 22 septembre 2019: Réforme du secteur de la santé : Une initiative présidentielle pour améliorer la qualité des soins
Publié le vendredi 20 septembre 2019  |  Le 22 Septembre
Cérémonie
© aBamako.com par MS
Cérémonie de remise de dons et du matériels roulants au ministère santé par l`UNFPA
Bamako, le 12 juillet 2019 Le Fonds des Nations unies pour la population UNFPA a remis un don et du matériels roulants d`une valeur de 350 millions au ministère santé et des affaires sociales
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Notre système de santé a besoin d’une importante réforme structurelle. Ses faiblesses sont exacerbées et accentuées par la crise sécuritaire en cours, la croissance démographique et l’urbanisation. La réforme est urgente, car le manque de soins de santé essentiels, surtout de qualité, entrave le développement du capital humain d’un pays


Les indicateurs de santé au Mali restent particulièrement préoccupants à cause de leur impact sur la qualité du capital humain. La situation est alarmante surtout quand on est dans un pays dont près de la moitié de la population est âgée de moins de 16 ans.
Après trente années de baisse constante, la mortalité infantile a nettement augmenté, passant de 95 à 101 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2012 et 2018. Quant à la mortalité maternelle, elle reste l’une des pires dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes sur la même période.
Voilà pourquoi, les autorités s’inscrivent dans une quête d’amélioration globale de la qualité des soins à travers un système de santé performant qui requiert des compétences et un plateau technique de pointe à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. La réforme annoncée vise à couvrir 100% de la population d’ici 2022.
Son coût différentiel, hors dépenses d’investissement (rénovation des Cscom), devrait passer de 6,6 milliards Fcfa en 2019 à 68,9 milliards Fcfa par an à partir de 2022. En outre, les médicaments, vaccins et produits sont censés être fournis et/ou financés par les Partenaires techniques et financiers (PTF).
Un réseau national d’agents de santé communautaire (ASC) sera déployé et fournira des services de soins de santé généraux de première ligne à toute la communauté, gratuitement. Dans l’esprit de la réforme, les ASC auront un rôle d’aiguillage des patients et des membres de la communauté vers les Cscom, selon les cas et les besoins médicaux. Ils auront en charge la référence/évacuation médicale du village jusqu’au Cscom. Les 32,9 milliards de Fcfa prévus comme dépenses en capital devraient être financés par les PTF comme la Banque mondiale et la Banque islamique de développement (Fonds Lives and Livelihood).

MESURES CORRECTIVES- Dans le cadre de la réforme, le gouvernement s’engage également à accroître les ressources allouées au ministère en charge de la Santé. La part de la santé passera de 4,53% en 2019 à 5,72% en 2022 du budget national pour couvrir l’ensemble des coûts de la réforme dont l’objectif global est le renforcement du système de santé. La réforme consistera en un ensemble de propositions à appliquer sur sept problèmes principaux qui paralysent les soins de santé primaires dans notre pays. Elle va donc s’articuler autour de mesures correctives immédiates ou des recommandations pour plus d’analyses, d’études, d’analyses comparatives et de cartographie des ressources à réaliser.
Les difficultés constatées sont liées au mauvais dimensionnement et la mauvaise implantation des Cscom, au financement inapproprié et fragmenté, à la dotation en personnel et sources contractuelles inappropriées. La gouvernance non représentative et l’absence de responsabilisation ainsi que des normes homogènes d’accréditation nationale, des systèmes de données non fiables et la planification inappropriée sont aussi pointés du doigt comme étant des insuffisances à rapidement corriger.
Pour le financement, la réforme tient compte de la stratégie nationale de financement de la couverture sanitaire universelle adoptée par le Mali en 2018. Les axes prioritaires retenus s’articulent autour de l’amélioration du financement, de la gouvernance financière et de l’accès financier aux soins. Les soins de santé doivent devenir une priorité nationale et le gouvernement doit, par conséquent, augmenter la part du budget public accordée au secteur de la santé, afin de financer le modèle de soins de santé primaires le plus approprié et réduire de manière significative la mortalité maternelle et infantile ainsi que d’autres facteurs de morbidité et de mortalité.
L’amélioration de la gouvernance financière nécessite la mise en place d’un système de gestion d’information financière stratégique, une efficacité accrue de la gestion du financement, des mécanismes de responsabilisation et un environnement institutionnel renforcé pour un financement durable.
Ces mesures sont impératives au niveau du Cscom puisque constituant un élément essentiel de la transparence et de la gestion efficace au premier niveau de la pyramide sanitaire. Il ne peut y avoir d’amélioration réelle et durable de la qualité des soins sans celle de la gestion et des prestations sur le plan médical et opérationnel.

GRATUITÉ : Rappelons que la réforme du système de santé a été annoncée dans la Déclaration de politique générale (DPG) de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en juin 2017. Le conseil des ministres du 21 février 2019 a adopté l’organisation d’un atelier de finalisation et d’approbation du document de la réforme de notre système de santé. Le chef de l’Etat lui-même a présidé cet atelier au cours duquel il a validé les propositions de gratuité des soins primaires, curatifs et préventifs pour les enfants, les femmes enceintes en pré ou postopératoire et des services de planification familiale. Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a aussi inclu dans les gratuités les personnes âgées de plus de 70 ans et la dialyse pour les insuffisants rénaux.
La réforme doit consacrer le passage de certains hôpitaux de 3è référence en établissements hospitaliers de 4è référence. Six Centres de santé de référence (CSREF) seront érigés en hôpitaux de 2è référence et deux Centres de santé communautaire (Cscom) en CSREF. Conformément à la réforme, l’Institut national de santé publique a aussi été déjà porté sur les fonts baptismaux.
La vision du gouvernement repose sur la quête du bien-être de la population dans une équité d’accès universel aux soins et des conditions de sécurité sanitaire optimales.
L’amélioration de la qualité des soins traduit la détermination du gouvernement à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, notamment celui de la mise en place d’une couverture sanitaire universelle. En d’autres termes, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, il s’agit de renforcer notre système de santé et de faire de notre pays un modèle, un leader en matière de réforme de la santé en Afrique.
Si tout le monde s’accorde sur la pertinence d’engager une réforme de notre système de santé, les avis sont nettement partagés sur la mise en œuvre du changement voulu.
Pour Dr Seydou Z. Dao, gynécologue obstétricien au CSREF de la Commune II, ce serait une bonne chose si la réforme était bien appliquée. «C’est bien de transformer des CSREF en hôpitaux. Mais, il faut d’abord renforcer et équiper les structures existantes», relève le gynécologue tout en souhaitant que les changements tant évoqués soient une réalité.
Pour la gratuité des services de la santé des la reproduction, il a émis un doute sur les chances de succès. Il se réfère à la gratuité de la césarienne, qui n’est pas correctement assurée. Le médecin rappelle aussi la rupture des tests du VIH.
«Une réforme du système sanitaire sans un hôpital pédiatrique n’est pas complète», fait remarquer le Pr Abdoul Aziz Diakité qui officie à la pédiatrie du CHU Gabriel Touré. Au regard du nombre des consultations et hospitalisations des enfants, le pédiatre de Gabriel Touré soutient que la construction d’un hôpital pédiatrique reste «la seule alternative crédible pour assurer le bien-être des enfants».
Gageons que le département de la Santé va ouvrir une large concertation autour de cette réforme indispensable afin de recueillir les préoccupations, les attentes et les propositions aussi bien des populations que des praticiens !
Fatoumata NAPHO

HÔPITAL GABRIEL TOURÉ BIENTÔT RÉHABILITÉ

Plus de 3 milliards de cfa seront consacrés à la réhabilitation du Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré et deux autres établissements hospitaliers. Et plus de 11 milliards de Fcfa seront investis dans la fourniture et l’installation d’équipements médicaux. Ce projet a été adopté par le conseil des ministres qui s’est tenu le mercredi 14 août 2019.
L’exécution de ces marchés qui s’étendra sur 8 mois contribuera au renforcement du plateau technique de la pyramide sanitaire. Elle participe, en outre, de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgence sociale dans lequel l’accès des populations aux services sociaux de base est une priorité. Pour l’hôpital Gabriel Touré, environ 3 milliards seront injectés dans la réhabilitation et environ 5 milliards dans les équipements.
Les travaux porteront essentiellement sur les services des urgences, le département de l’imagerie médicale et l’ensemble des toilettes de l’hôpital. A cela s’ajoutent la fourniture et l’installation d’équipements ultramodernes pour le département de l’imagerie médicale.
Tous ces équipements existeront désormais en double avec un système de black up. Il faut rappeler que l’établissement n’a qu’un seul scanner qui fonctionne 24/24h et 7j/7. Avec cette réhabilitation, les interventions chirurgicales longtemps suspendues, faute de blocs opératoires reprendront leurs cours.
En effet, c’est un changement global qui est prévu pour cette structure pour le bonheur de la population.
F. N.

Source: L’Essor-Mali
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