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Affaire des avions cloués au sol: le procureur assassine l’espoir
Publié le vendredi 20 septembre 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse du procureur du pôle économique et financier
Mamoudou Kassogué, nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III et procureur du pôle économique et financier de Bamako, a animé une conférence de presse le Jeudi 22 Août 2019, pour dévoiler sa stratégie de lutte contre la corruption.
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L’euphorie suscitée par la croisade déclenchée par le Procureur du Pôle économique et financier du District de Bamako s’essouffle aussi vite qu’elle a débutée. Érigé en héros national pour son courage exceptionnel de mettre sous les verrous un présumé proche du Président de la République, en l’occurrence Bakary TOGOLA, pour des présomptions de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, soustraction frauduleuse, malversations, le célébrissime Procureur anticorruption semble en proie au doute, sinon au désarroi. Il montre des signes évidents de fébrilité. En effet, sur la base d’une dénonciation anonyme, M. KASSOGUÉ a eu à sa disposition suffisamment de pièces à charge pour inculper Bakary TOGOLA et 6 présumés complices dans l’Affaire dite ‘’des ristournes de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton’’. Mais dans l’affaire dite « des avions cloués au sol », le Procureur, qui a visiblement pris goût à la compagnie des délateurs, lance un appel à témoin et invite les « dépositaires d’informations et/ou de documents relatifs à ladite affaire, à bien vouloir les porter à sa connaissance et/ou à les mettre à sa disposition, y compris sous anonymat ». Cet appel est troublant dans la présente affaire, puisse que le Procureur ne doit avoir besoin d’aucun dénonciateur anonyme. Dans l’article qui suit, il peut piocher de précieuses informations qui devraient permettre à tout Procureur vraiment indépendant d’ouvrir son enquête et de la mener à terme, parce qu’il y a à boire et à manger dedans. En mettant Bakary TOGOLA au frais et partant, en suscitant un espoir longtemps confisqué de mener une véritable croisade contre la corruption, le Procureur KASSOGUE n’a d’autre choix que de mener à terme ce qu’il a si bien commencé pour le triomphe de la justice et pour sa crédibilité. Mais, le peut-il vraiment ?

Malversations Financières dans l’Acquisition d’Équipements Militaires
Comment la fraude est devenue monnaie courante dans le système IBK
C’est un Président visiblement agacé qui recevait les rapports de la CASCA (cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration) en novembre 2013 ; il lui était alors inimaginable que des fonctionnaires d’un pays en guerre puissent se livrer à des actes de corruption et de délinquance financière. Ibrahim Boubacar Keita, alors fraîchement élu à la tête de l’État s’insurgeait ainsi : « je ne puis donc tolérer le détournement ou la mauvaise gestion des ressources publiques. […] Je prends l’engagement que personne n’entravera le cours de la justice. […] L’argent du peuple sera restitué, s’il doit l’être, et ce, sans préjudice des réparations et poursuites requises. »
L’outrage exprimé par IBK fit bientôt place à la complaisance dès mai 2015. Il s’insurge d’abord contre le Vérificateur Général (VEGAL) : « La mission du Vérificateur Général n’est pas la chasse à la délinquance financière. Le Vérificateur général n’est pas le père Fouettard, mais il doit agir dans le sens de la responsabilité. » Les récents rapports du VEGAL touchaient ses proches, ceux-là mêmes qu’il avait choisi et nommé à des postes de responsabilité.
De la complaisance, l’attitude du président est passée à la résignation, mais aussi au soutien actif de ceux qui continuent à être les fossoyeurs de la nation. Aujourd’hui, pire que dans le passé, l’administration et les officiels au pouvoir se livrent à des malversations financières sans précédent ; une véritable mafia s’est érigée pour piller les deniers de l’état dans la mise en œuvre de la loi de programmation militaire. Les plans de remise à niveau et dotation en équipements modernes sont devenus les nouvelles vaches à lait d’un régime aux abois à l’horizon des échéances électorales de 2018.

1. Loi de Programmation Militaire
La déroute de l’armée en 2012 a mis à nu l’inadéquation du type d’armement dont disposait l’armée. Historiquement, le matériel était acquis selon les moyens disponibles et l’offre proposée au Mali. La nécessité d’un véritable programme d’armement adapté s’est clairement posée.
Une loi de programmation militaire fut votée à l’Assemblée nationale le 20 février 2015 à l’unanimité ; en tout, 1230 milliards de FCFA devraient être dépensés pour la défense nationale (voir le graphique ci-dessous) afin augmenter les effectifs de l’armée, la construction d’infrastructures, l’amélioration de la condition de vie des militaires et leur formation, mais surtout l’achat d’équipements militaires – 316 milliards avaient été prévus pour l’achat de matériel de guerre adapté aux défis qui se posent, notamment la lutte contre le terrorisme.
En 2012, l’armée disposait de Mi-24D – un hélicoptère de combat – réputé pour sa puissance de feu. Son efficacité au Mali a été compromise par son faible rayon d’action ; de la base de Gao il était impossible de joindre Kidal, Aguelhok ou Ménaka, réduisant fortement son utilité sur le terrain. Pour combler cette lacune, l’armée a opté pour un avion léger d’attaque – le Super Tucano – et une version réactualisée du Mi-24D – le Mi-35D. Ces deux appareils sont non seulement capables de projeter la force, mais permettent également d’assister les troupes au sol. Le Super Tucano peut relier Gao à Tessalit en 45 minutes et intervenir à Ménaka en moins de 30 minutes ; le Mi-35D augmente sensiblement le rayon d’action et la version commandée par l’armée malienne est dotée d’un module d’imagerie thermique lui conférant la possibilité d’opérer nuitamment ou en période de visibilité réduite. L’armée a également décidé d’acquérir 2 hélicoptères de transport Super PUMA – pour d’atteindre les zones difficiles d’accès.
Selon un rapport d’audit interne que nous avons obtenu, l’armée de l’air se taille la part belle des acquisitions – 33% des dépenses. En tout, l’acquisition d’équipements représente près de la moitié des dépenses à engager jusqu’en 2019.
À la fin 2017, toutes les dépenses prévues pour l’acquisition d’équipements ont été faites ; aucun achat, sauf cas exceptionnel, n’est prévu pour 2018 et 2019. Cette célérité s’explique d’une part par le déficit en équipement moderne qu’il fallait combler, mais aussi – comme nous le verrons plus loin – par une logique de détournement de fonds mise en place par le système IBK.
Sur 13 contrats étudiés, l’audit cité plus haut décèle des écarts totalisant 2,13 milliards FCFA sur la base de taux de change ; les contrats étant généralement négociés en Dollar US, il semblerait que des taux de change volontairement gonflés aient été utilisés afin de léser le contribuable malien. Mais nos investigations ont décelé plus grave ; il s’agit tout simplement d’un vol organisé, couvrant la plupart
du matériel acheté entre 2015 et 2017.

2. Super Tucano
En juin 2015, le ministre de la Défense d’alors, Tieman Hubert Coulibaly, signe avec la firme Brésilienne Embraer SA un contrat d’acquisition de 6 A-29 Super Tucano au Salon du Bourget. Le contrat comprend en outre un soutien logistique pour l’exploitation des avions et la fourniture d’un système d’entraînement pour les pilotes et les mécaniciens de l’armée de l’air. Le contrat porte sur 88,7 millions de dollars US, soit environ 51 milliards FCFA. Selon les informations que nous avons obtenues, plus de 53 milliards FCFA ont été décaissés en 3 tranches entre 2015 et 2017.
Mais Embraer n’a été payé que pour la fourniture de 4 avions ! Ces avions ont été construits et aujourd’hui enregistrés comme TZ-01C, TZ-02C, TZ-03C et TZ-04C. Des pilotes et mécaniciens maliens sont en formation pour pouvoir opérer le Super Tucano dans le théâtre malien. Au moment où nous écrivons ces lignes, ces avions effectuent régulièrement des vols d’essais et d’entraînement à partir des bases de São José dos Campos et Araraquara au Brésil.
Dans une interview dans l’hebdomadaire Jeune Afrique (No 2969 du 03 décembre 2017) le président IBK évoquait l’arrivée prochaine de 4 avions Super Tucano. Aucune information officielle n’a été fournie sur l’écart entre les 6 promis et les 4 qui seront livrés, alors que le budget national a été amputé de plus de 53 milliards. Selon nos estimations, entre 10 et 12 milliards FCFA ont été payés des caisses du Trésor sans atterrir dans les comptes du fournisseur.

3. Super Pumas
Le 8 novembre 2017, un hélicoptère AS332L Super Puma s’écrase près de Tokyo, tuant les 4 occupants à bord de l’appareil. C’est le dernier crash d’une longue série d’accidents qui avait conduit l’agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) à interdire de vol le Super Puma. L’appareil présente de nombreux défauts dont le plus grave peut conduire au détachement du rotor en vol. Cette interdiction n’a été levée que le 7 octobre 2016, après qu’Airbus ait proposé des modifications sur le moteur et le régime de maintenance. L’AESA demande désormais une inspection pointue journalière ou après 10 heures de vol pour assurer l’opérabilité de l’appareil – des éléments comme le filtre à huile doivent être changés après 10 heures de vol. La Grande-Bretagne et la Norvège ne lèveront leur interdiction de vol de l’appareil qu’en juillet 2017.
Selon des informations que nous avons obtenues, l’armée de l’air avait recommandé l’achat du Mil Mi-17, un hélicoptère de fabrication russe, qui opère dans 17 pays africains et exploité dans des conditions similaires à celles du Mali – notamment au Niger, Burkina Faso, Sénégal, et Tchad. L’armée américaine en 2013 avait, elle aussi, opté pour le Mi-17 pour équiper l’armée de l’Afghanistan. Le tableau suivant montre une fiche comparée des deux appareils.

Malgré les problèmes connus du Super Puma, le Mali commande quand même l’hélicoptère, et reçoit son premier exemplaire le 17 octobre 2016, juste 10 jours après la levée de l’interdiction de vol par l’AESA. Il s’agit d’un modèle d’occasion qui a coûté 3,87 milliards FCFA auprès d’Airbus Helicopters. Un deuxième exemplaire est commandé auprès de Vector Aerospace Financial Services Ireland Limited, qui était en ce temps une filiale d’Airbus Group. Ce deuxième exemplaire, également un modèle d’occasion, a coûté 3,46 milliards FCFA et livré au début de l’année 2017. Et chose bizarre, cet appareil a été payé, non pas par transfert bancaire, mais en cash !
En plus du contrat pour l’acquisition des hélicoptères Super Puma, Airbus Helicopters a reçu un autre contrat de 3,9 milliards FCFA ; pour la fourniture de pièces de rechange, la formation, et l’assistance technique. L’opacité concernant ce contrat est simplement incroyable. Tout semble avoir été fait pour obscurcir les termes du contrat ; l’auditeur qui l’a analysé conclut ainsi : « Nous avons eu du mal à̀ lire et comprendre les conditions générales de vente, car les écritures sont trop fines ».
Les deux appareils en question sont aujourd’hui cloués au sol ; « en panne », dit-on. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi l’armée de l’air, dont les mécaniciens et pilotes formés sur le matériel russe, s’engage pour un hélicoptère de type nouveau qui nécessite de nouvelles formations, pièces de rechange, et un système de maintenance onéreux et compliqués ? Pourquoi les recommandations des experts de l’armée de l’air qui préconisaient l’acquisition du Mi-17 – performances comparables, mieux adaptées aux conditions climatiques du Mali, plus facile à maintenir, prix similaire – n’ont pas été suivies ? À quoi sert le contrat de maintenance de 3,9 milliards FCFA (payé en 2016) si les hélicoptères restent cloués au sol ?
Aussi, invraisemblable que cela peut paraître, la réponse se trouve autour d’un investissement qu’Airbus a fait dans une mine d’or au Mali.

4. Contrats Airbus
En février 2016, le Mali commande chez Airbus un avion de transport militaire, le CASA C295W, un bi-turbopropulseur. L’appareil est produit en Espagne ; une version dérivée (et moins chère) est également produite en Indonésie sous licence.
En tout, Airbus bénéficie de 33,4 milliards FCFA de contrats militaires de l’État malien. Tout est allé très vite après l’élection du président IBK. Le problème avec ces contrats est l’accusation de corruption qui tourne autour d’Airbus.
Plusieurs services de police en Europe (Grande-Bretagne, France, Allemagne et Autrice) ont découvert que Vector Aerospace (alors filiale du Groupe Airbus) fonctionnait comme une véritable caisse noire au service d’Airbus dans le but, entre autres, de corrompre les décideurs pour l’obtention de contrat.
En 2012, Airbus devient actionnaire de la mine d’or de Kodiéran au Mali, appartenant à Aliou Boubacar Diallo propriétaire de Wassoul’Or. Airbus injecte 9,84 milliards de FCFA (15 millions d’euros) dans la mine, en utilisant une série de sociétés-écrans basées dans les Îles Vierges Britanniques, au Luxembourg, en Allemagne et en Suisse. Selon différents articles de presse, Airbus comptait sur les « connexions » de Diallo pour se frayer une part dans le marché militaire au Mali (et dans la sous-région). Après le coup d’État de 2012, Diallo choisit le camp du candidat IBK et devient un soutien actif de la campagne du futur président ; c’est d’ailleurs dans une Porsche Cayenne appartenant à Diallo que le candidat IBK fait campagne à Kayes. Le parti créé par Diallo, ADP-Maliba, rejoint même la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, à l’issue des élections législatives de 2013.
Après l’élection du Président IBK, le Mali, contre toute attente, choisit d’acquérir du matériel Airbus ; environ 51 millions d’euros d’achat pour du matériel non performant (hélicoptères cloués au sol) ou au-delà des moyens de l’armée. Il est prévu d’autres acquisitions auprès d’Airbus.
La mine n’a toujours pas produit d’or de façon soutenue et les autres investisseurs sont en procès, accusant Diallo d’avoir détourné l’argent ; ce dernier nie en bloc tout acte de corruption et/ou collusion avec Airbus. Plusieurs investigations sont ouvertes en Europe concernant cet « investissement » d’Airbus et ses contrats avec le Mali.

5. Formation de pilotes
Dixell Partners est une entreprise basée à Singapour ; c’est elle que le Mali a choisie pour la formation de pilotes. Dixell utilise une école basée en République tchèque pour certaines formations ; c’est là qu’atterrissent 15 élèves pilotes de l’armée de l’air. Dixell y maintient une flotte de petits avions, des salles de cours, un simulateur de vol, entre autres. La formation aboutit à une licence de pilote civil.
Pour la formation des 15 pilotes, le Mali a signé un contrat de 3,78 milliards de FCFA avec Dixell, soit 252 millions de FCFA par pilote.
La formation de pilote professionnel avec qualification de vol aux instruments et même d’instructeur de vol certifié – avec 100 heures de vol – ne saurait dépasser 45 millions de FCFA. La majorité des écoles de pilotage offrent des programmes entre 20 et 35 millions de FCFA. Même en comptant 10 millions de FCFA par an pour le coût de la vie à Prague, on est très loin du compte. Encore une fois, les besoins de sécurité du pays font place à une fraude organisée par une mafia qui n’essaye même plus de couvrir ses traces.
6. Un système mafieux autour du président
Le président IBK est assurément le premier chef d’État africain à avoir été mis sous écoute, non pas à cause de ses fonctions, mais à cause de ses liens avérés avec la mafia corse. Avec son « frère » Michel Tomi, le président avait même mis en place un système pour contrer les écoutes ; Tomi ne l’appelait que pour les choses « sérieuses » qu’à partir de sa ligne de téléphone mobile d’un opérateur malien en mode roaming. Les appels à partir d’autres lignes avaient pour but de brouiller la piste des enquêteurs français ; et le président malien s’est volontairement prêté à ce jeu.
Un système pour rançonner l’État malien se met en place dès l’arrivée au pouvoir du président ; il doit beaucoup à ceux qui l’ont aidé à arriver au pouvoir, doit préparer les prochaines échéances électorales en position de force, et bien entendu, mettre les siens à l’abri de besoins futurs. Commence alors un travail de surfacturation, de gymnastiques comptables et de détournement de deniers publics.
Ce que nous exposons ici suit dans la lignée des dénonciations du Fonds Monétaire International en 2014 qui ont été suivies des investigations du Vérificateur Général concernant l’achat d’équipements militaires et du Boeing présidentiel. Le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga avait lui aussi été placé en garde à vue par la police française quand un convoyeur de fonds lui apporta du cash à son hôtel, lors d’un séjour à Paris en 2014. L’argent provenait de Robert Franchitti, dirigeant de Magforce, un fournisseur de l’armée malienne. Celui-là même qui avait vendu des chaussettes à 4 Euros, ensuite facturées à 25 Euros. La ministre des Finances de l’époque avait appelé cela « simple profit » de marchand.
Avec la LPM, les achats se font dans le plus grand secret, sans appel d’offres. Nous ne dévoilerons pas la liste de tout ce qui a été acquis, mais elle est très longue et comprend, entre autres, de véhicules militaires, matériels de communication, armes, munitions, etc. Et concerne aussi bien des entreprises maliennes qu’étrangères.

7. L’insécurité prend de l’ampleur
La mise en route de la LPM devrait conduire à terme à une réduction de l’insécurité au Mali. Rien de tel.
Les dépenses faites dans le cadre de la LPM visaient en premier lieu à enrichir les membres du clan mafieux du président. Les militaires maliens continuent à perdre la vie ; alors que l’accent devrait être mis sur le blindage des véhicules de patrouille – comme la MINUSMA l’a fait – les achats faits au nom de l’armée malienne se portaient plutôt vers les marchés juteux pour cette mafia.
Il y a de fait, une déconnexion des réalités sécuritaires du pays. Idrissa Maïga, ex-Premier ministre (Avril-Décembre 2017), déclarait dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique « Aujourd’hui, le Mali est plus stable qu’en 2013 ». Quand l’interviewer lui rétorque que le Nord et le Centre du pays étaient devenus des zones de non-droit, l’ex-Premier ministre déclare tout simplement que la sécurisation n’était pas du ressort de son gouvernement ; « Mais en quoi le gouvernement pourrait-il en être responsable ? Posez plutôt cette question aux spécialistes de la sécurité : aux policiers, aux gendarmes, aux militaires… Ils ont vu leur situation s’améliorer depuis 2013. Ils ne sont plus en guenilles. Ils ont des équipements. »
Ces militaires dont parle l’ex-Premier ministre ont perdu au moins 245 des leurs en 2017 ; et 191 blessés. En tout, pour 2017, on enregistre au moins 716 morts et 546 blessés au Mali ; illustrant l’échec du pouvoir en place ; ses priorités en matière de dépenses militaires ne servant pas à sécuriser les Maliens. C’est ce que les proches du pouvoir appellent « insécurité résiduelle » ; sauf qu’elle n’a rien de résiduel.

Par A. Karim Sylla
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