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Tombouctou: des heurts intercommunautaires font plusieurs blessés
Publié le vendredi 20 septembre 2019  |  Info Matin
Réinstallation
© AFP par SEBASTIEN RIEUSSEC
Réinstallation de la porte d`une mosquée à Tombouctou
Une porte d`une mosquée de Tombouctou, détruite en 2012 par les jihadistes dans cette ville du nord du Mali et restaurée sous la supervision de l`Unesco, a été réinstallée.
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La ville de Tombouctou a passé une chaude journée hier jeudi. Selon des sources locales, la tension était très vive entre des jeunes des communautés de la localité (arabe et sonrai). Au moins quatre personnes ont été blessées par balles. C’est le bilan de ce conflit intercommunautaire rapporté par des habitants de la ville.
Hier matin, des tirs nourris et sporadiques ont retenti dans le quartier d’Abaradiou. Cette zone était le bastion de la contestation entre les communautés arabes et sonrai de la ville. Une source locale contactée par nos soins raconte que les affrontements sont partis d’un véhicule des arabes qui a forcé le barrage des jeunes de la ville.
« Dans la nuit du mercredi, une voiture a forcé le passage à un poste tenu par des jeunes qui ont décidé de sécuriser le quartier d’Abaradjou. Après cet acte, les jeunes ont poursuivi les occupants du véhicule qui ont fini par ouvrir le feu et fait deux blessés. Dans la même nuit, la jeunesse remontée a mis le feu à une voiture qu’elle suspecte d’appartenir à ceux qui ont ouvert le feu et blessant leurs camarades », témoigne notre source.
A cause de cette action, les jeunes des deux communautés, qui se regardent en chiens de faïence, ont fini par exploser leur colère, et rancœur. Parce qu’entre eux, il y a des précédents fâcheux. Sans lâcher-prise, le lendemain, les mêmes jeunes de la communauté sonrai en renfort ont décidé d’aller venger leurs camarades blessés munis de machettes et autres armes blanches.
« Ils ont tenté de se rendre chez un leader de la communauté arable », précise notre interlocuteur. En face, les jeunes arabes armés étaient sur leur garde et ont menacé de riposter, ajoute-t-elle.
« Ils menacent d’ouvrir le feu sur quiconque s’approche du domicile de leur leader », rapporte une source de la ville.
Cette tension a ralenti les activités dans la ville. Le marché est fermé, les rues sont vides, selon une source locale. La peur et la psychose ont gagné les paisibles populations, nous indique-t-on.
Tombouctou était hier à l’image d’une ville morte où une grande partie de la population a préféré de s’enfermer chez elle, nous décrit la source.
Selon des témoins sur place, les heurts ont fait de nombreux blessés. Au moins, quatre personnes ont été touchées par balles réelles. C’est, sans compter les deux blessés à la veille.
Par ailleurs, l’on apprend d’autres sources, que plusieurs voitures remplies des membres de la communauté arabe craignant les représailles étaient en train de quitter Tombouctou pour se replier dans des localités voisines.
Pour clamer la tension, il a fallu l’intervention de l’armée qui s’est interposée entre les deux communautés, affirme notre source. Au moment où nous mettons sous presse, le calme n’était pas encore revenu. Mais les autorités étaient en négociation.
Sur le sujet, la MINUSMA, dans un communiqué, déclare vivement être préoccupée « par une montée de la violence intercommunautaire dans certains quartiers de la ville de Tombouctou dont l’origine exacte reste à déterminer ».
Suivant de très près cette situation, la Mission onusienne rappelle que la protection de toutes les populations et leurs biens, ainsi que la sécurisation de la ville de Tombouctou sont la responsabilité première des Forces de Défense et de Sécurité maliennes auxquelles elle assiste conformément à son mandat.
« La MINUSMA appelle à une cessation immédiate des hostilités et condamne tout acte de violence, dont les responsables devront répondre devant la justice », indique le communiqué tout en exhortant les communautés à s’abstenir de recourir à la violence et à régler leurs différends pacifiquement.

Par Sikou BAH
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