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La longue lutte pour l’indépendance : Face à l’exploitation et à l’humiliation, la révolte ouvrière et paysanne va peu à peu s’organiser : Révolte bamanan de Diossé Traoré en 1915, celle des cheminots de Toukoto en 1919 ou encore celle de Kayes
Publié le lundi 23 septembre 2019  |  Azalaï-Express
Lancement
© AFP par Byline
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Ces luttes sont souvent férocement réprimées. En 1921, le mouvement des cheminots, sous la direction de Tiémoko Garan Kouyaté (4), entraîna la déportation ou l'exil des "meneurs". Ce n'est qu'après 1936 que les premiers syndicats sont autorisés avec beaucoup de restrictions. Mais c'est vers les années 1944/1946 que la lutte syndicale s'organise. En 1944, l'ivoirien Félix Houphouët-Boigny fonde le Syndicat agricole africain. Le 5 avril 1946, le palais Bourbon, à Paris, vote la fin du travail forcé des travailleurs africains. Ceux-ci avaient pris conscience de leur force et étaient décidés à lutter pour améliorer leurs conditions de vie. Ils vont se doter d'une structure politique à la mesure de leurs ambitions : Le R.D.A. (Rassemblement Démocratique Africain.). Ce parti devait réaliser l'union des partis politiques des territoires français d'Afrique noire, et constituer ainsi un moyen de pression efficace contre l'autorité coloniale. Le congrès constitutif du R.D.A. eut lieu à Bamako du 18 au 21 octobre 1946 dans l'enthousiasme général. Il y avait là 800 délégués de différents pays : Côte d'Ivoire, Guinée, Sénégal, Dahomey, Niger, Soudan, Cameroun et Tchad. Le congrès constitutif du R.D.A. eut lieu à Bamako en octobre 1946, dans l'enthousiasme général. Dès le 22 octobre 1946, un congrès donnait naissance à l'U.S.R.D.A. (Union soudanaise R.D.A.), la section soudanaise du R.D.A. Ce parti est issu de la fusion de trois autres : le "Bloc soudanais" de Mamadou Konaté (5), le "Parti démocratique" de Modibo Keïta et une partie dissidente du P.S.P. (Parti soudanais progressiste) de Fily Dabo Sissoko. Ce dernier, homme de lettres reconnu, croyait au devoir de civilisation de la colonisation. Le P.S.P. était le principal rival politique de l'U.SR.D.A. Il était qualifié par ses adversaires de "parti de la collaboration" et accusé de bénéficier de l'assistance bienveillante de l'administration coloniale. Modibo Keïta, "Une épine dans le pied du colonisateur" Mamadou Konaté est élu président de l'U.S-R.D.A. C'était un homme respecté, intellectuellement intègre et d'une grande sagesse. Modibo Keïta, lui, devient secrétaire général du parti. De retour à son poste d'instituteur à Sikasso, Modibo Keïta va mener sur le terrain une lutte politique qui va lui attirer les foudres de l'administration coloniale. Parlant de Modibo Keïta, le gouverneur français Louveau disait : «Un illuminé intelligent, que j'estime dangereux. Le directeur du cours des moniteurs de Sikasso a réussi à avoir une autorité quasi absolue, un ascendant personnel incontestable sur les anciens tirailleurs, sur une partie des fonctionnaires et sur une portion importante de la population. ... Modibo Keïta emploie cet ascendant à désagréger les chefferies indigènes et à combattre par tous les moyens l'autorité de l'administration française ... Continuellement, il provoque ou exploite des incidents pour diminuer l'autorité de notre administration.» CONTRE L'ARRESTATION DE M. KEITA : Dans une lettre adressée au Président du Conseil et datée du 27/02/1947, le député du Soudan Mamadou Konaté proteste contre l’arrestation et la condamnation à six mois de prison de Modibo Keïta par l’administration coloniale française. Dans cette lettre M. Konaté justifie les actes de M. Keïta qui, selon lui, ne fait que défendre les populations contre les violations de la loi du 6 avril 1946 qui mettait fin au travail obligatoire des Africains. Ces violations étant commises par les « chefs de cantons » avec la complicité de l’administration coloniale. Modibo Keïta, Secrétaire général de l'US-RDA Mais ni la mutation de Sikasso à Kabara ni la prison (à "la Santé") n'entamèrent la détermination et la popularité grandissante du secrétaire général de l'U.SR.D.A. Grâce à leur ténacité et à leur connaissance du terrain et des lois, des militants nationalistes de l'U.S-R.D.A. résistèrent victorieusement à la répression coloniale. Ainsi, la militante Aoua Keïta (7) empêcha l'administration coloniale d'influer sur les élections de 1951 à Gao. Cette sage-femme, éveilleuse de conscience, fut déclassée et affectée en Casamance. Malgré ces brimades, elle poursuivit son activisme politique et syndical et influencera plusieurs générations d'Africaines. Après la loi cadre ou "loi Gaston Defferre", les événements vont se précipiter. Le R.D.A. est devenu une force incontournable grâce à la valeur de ses militants et à ses succès électoraux. La marche des Africains vers l'indépendance ne s'arrêtera plus. La quête de l'unité africaine, une conviction fédéraliste Modibo Keïta et l'U.S.R.D.A. avaient un souci : la balkanisation de l'Afrique. Pour eux, il fallait faire l'Unité africaine et former ainsi une grande entité face à l'Europe impérialiste et l'Amérique capitaliste. Au troisième congrès du R.D.A, Modibo Keïta reçu les congressistes venus des différents pays de l'A.O.F. (Afrique occidentale française), en ces termes : « C'est à Bamako, au cœur du Soudan, que le R.D.A. a vu le jour en octobre 1946 alors que les forces réactionnaires bousculées par le souffle libérateur de la fin de la guerre, essaient de reprendre pied pour nous frustrer des libertés chèrement acquises avec notre large participation ». Penchant pour les thèses fédéralistes du leader nigérien Bakary Djibo (1) qui préconise « une indépendance dans une union confédérale d'États souverains réunis autour de la France », Modibo Keïta appellera à voter "OUI" lors du référendum de 1958, au nom de l'Unité africaine. La réalisation de la Fédération du Mali était l'aboutissement d'un rêve panafricaniste : Au départ, il s'agissait de fédérer le plus grand nombre de territoire de l'A.O.F. La Côte d'Ivoire et le Niger (qui n'avait plus à sa tête Bakary Djibo) étaient anti-fédéralistes et étaient donc exclus. La Guinée était déjà indépendante (elle a répondu non au référendum). Il restait : le Sénégal, le Soudan, le Dahomey, la Haute Volta et la Mauritanie. Modibo Keïta se réconcilie avec L. S. Senghor, le Sénégalais. Finalement, l'union se fera à deux : Soudan et Sénégal. Malheureusement, ce chef d'œuvre, pionnier du panafricanisme qui souleva des espoirs immenses partout en Afrique et dans le monde, ne durera pas longtemps. Parmi les causes nombreuses de l'éclatement de la Fédération du Mali, on peut retenir la divergence de conception politique et économique. Léopold Sédar Senghor était partisan du maintien des relations étroites avec l'ancien colonisateur tandis que Modibo Keïta envisageait une africanisation accélérée des cadres et avait une position plus radicale. Le 23 août 1960, Senghor déclarait : « La colonisation a été plus brutale, plus dure au Soudan qu'au Sénégal. D'où un certain radicalisme soudanais...» Modibo Keïta, de son côté, affirmait : « Nous avons pendant longtemps violé notre conscience en travaillant avec Senghor. Nous ne pouvions continuer sur cette voie. ...» L'éclatement de la Fédération du Mali fut une grande déception. Le Soudan va accéder à l'indépendance sous le nom de "Mali" et la quête de l'unité africaine va continuer : Signalons la participation du Mali à la création du Comité inter-Etats qui va devenir l'Organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal puis, OMVS. Source : site Modibo Keïta


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