Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali, dans son adresse à la nation lors de la célébration du 59ème anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, n’exclut pas une révision de certaines dispositions de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Selon IBK, cette célébration doit fournir l’occasion aux Maliens de se rassembler et de « recoudre notre tissu social.»
Au moment où la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger a du plomb dans les ailes, Ibrahim Boubacar Kéïta, le président du Mali, n’exclut pas une révision de certaines dispositions du document signé il y a quatre ans de cela entre le Mali et les ex rebelles. Il l’a fait savoir, le dimanche dernier, lors de son traditionnel adresse à la nation du 59eme anniversaire de l'indépendance du Mali. Pour le président IBK, il y a des « obstacles sur lesquels bute la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation signé sous les auspices de la communauté́ internationale entre l’Etat et les mouvements armés au Nord de notre pays. »
Selon Ibrahim Boubacar Kéïta, malgré́ les développements récents, dont la sortie de la première vague du DDR accélèré, au début de ce mois, des difficultés demeurent, inhérentes pour certaines d’entre elles à la nature même d’un tel accord ; liées, pour d’autres, à l’incompréhension, et par moments à l’intransigeance, de certains signataires. Le président a réaffirmé « l'attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l'essentiel étant d'en conserver l'esprit ».
IBK a aussi invité les « mouvements signataires à tout mettre en œuvre pour un retour à une normalité́ constitutionnelle et administrative dont l’absence hypothèque lourdement tous les efforts de développement ». « Aussi voudrais-je, en direction de nos frères du Nord, lancer un appel fraternel et sincère à plus de raison, pour que nos efforts, les efforts de toutes les parties, ne tendent plus que vers la paix. La paix nécessaire aux citoyens, tous les citoyens, à commencer par ceux du Nord qui l’appellent de tous leurs vœux ! La paix nécessaire également pour que l’Etat et la République puissent livrer la seule vraie guerre, digne d’intérêt pour le Mali, à savoir celle pour le développement», a-t-il souligné.
Concernant les revendications relatives au développement local et régional, le président malien a annoncé des conférences de développement dans chaque région du Mali. Pour IBK, ces conférences régionales de développement seront des Table Rondes avec la participation active des forces vives de chaque région, des diasporas maliennes, des partenaires de la coopération bilatérale, multilatérale et décentralisée. Elles visent ainsi à conforter « l'orientation politique prise depuis les États généraux de la décentralisation et qui place la région au cœur de la nouvelle architecture institutionnelle du pays ».
Concernant le dialogue national, le président a signalé « les difficultés à assurer au dialogue national le caractère inclusif que mon gouvernement et moi- même souhaiterions avoir. » « Pour que le Mali se ressaisisse, pour qu’il se regarde dans le miroir, pour qu’il s’ausculte, s’évalue, s’interroge et propose les solutions les plus consensuelles et les plus justes aux problèmes qu’il se pose, nous avons, comme vous le savez, apporté notre aval à l’idée d’un dialogue inclusif qui devrait, dans mon entendement, être un jalon capital dans notre cheminement démocratique et institutionnel », a expliqué le président de la République.
Ce dialogue sera des plus fructueux, selon IBK, si celles et ceux qui y participent ont le souci de construire un Mali où il fera bon vivre parce les Maliens auront su, précisément à travers ce dialogue conciliant, trouver les voies et moyens les plus idoines pour affermir notre vécu institutionnel, renforcer les piliers de notre système démocratique, et revitaliser notre système social. « J’attends du dialogue, dont les Termes de référence viennent d’être approuvés, qu’il soit une instance de contribution à la recherche des voies et moyens d’une mobilisation accrue des Maliens autour d’un projet sociétal qui nous permettra d’affirmer davantage notre enracinement dans les valeurs de nos terres et territoires mais aussi notre ouverture aux apports d’autres aires civilisationnelles africaines ou non », selon IBK.