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Assassinat odieux du Commissaire Tounkara par une foule en colère à NIONO: Ce énième crime crapuleux va-t-il rester impuni ?
Publié le mardi 24 septembre 2019  |  Infosept
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© aBamako.com par Momo
Scenes de violence devant le tribunal de la commune IV ce matin a l`arrivée des forces de l`ordre
Bamako, le 17 aout 2016 Ras Bath ce matin devant le Procureur : Manifestation devant le tribunal de la commune IV ce matin a l`arrivée des forces de l`ordre
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Le décompte macabre des héros tombés au Mali en défendant la mère patrie fait froid dans le dos de 2012 à nos jours. Et pourtant, leur mort est loin d’être une fatalité, mais elle l’est par la faute de certains cadres véreux qui par leur comportement ont non seulement bafoué l’autorité de l’Etat, mais aussi et surtout, effrité le minimum de confiance nécessaire entre gouvernants et gouvernés. L’assassinat du Commissaire Tounkara par une foule en colère à Niono est l’illustration parfaite du laxisme de certaines autorités qui n’ont pas fait preuve d’anticipation. A quand la sanction à la hauteur du crime et de la négligence ? Des têtes ne doivent-elles pas tombées au sein de la hiérarchie pour faute professionnelle grave ? Les auteurs de ce crime odieux doivent-ils continuer à prendre paisiblement du thé sous les arbres à Niono ?

Même le plus sot de la République devrait s’indigner en apprenant les incidents malheureux ayant conduit à la mort d’au moins deux personnes dont le commissaire Issiaka Tounkara à Niono le jeudi 19 septembre 2019. Et pourtant, ces manifestations à Niono étaient loin d’être spontanées, car la tension existait entre les populations et les forces de l’ordre, en l’occurrence la police qui se serait rendue coupable, à leurs yeux d’actes ayant entrainé la blessure grave d’un jeune de Niono. Selon une source bien informée, tout est parti d’un contrôle de police dans la ville, au cours duquel un agent de police aurait donné un coup de pied à un jeune qui aurait refusé d’obtempérer. Mal tombé, il se serait fracturé la jambe. Après cet acte, les jeunes auraient demandé aux autorités de prendre en charge les soins de santé du blessé ce qu’aurait refusé le commissaire. Pris de colère, les jeunes ont manifesté pendant plusieurs jours en demandant le départ du commissaire en tant que premier responsable. Ce qui fut fait par les autorités pendant quelques semaines avant de le faire venir en catimini dans la nuit du mercredi à jeudi. Comme une traînée de poudre, la nouvelle de son arrivée a fait le tour de la ville. La suite est connue, c’est une violente manifestation des jeunes très en colère qui se sont dirigés vers le commissariat ce jeudi, car à leurs yeux, le commissaire est coupable pour n’avoir pas sanctionné le policier auteur du coup de pied fatal. Les manifestants s’en sont pris aux policiers sans discernement et particulièrement à leur premier responsable qui est le commissaire qui a été sauvagement assassiné. Après ce forfait, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile a informé, par un communiqué, l’opinion nationale et internationale du drame survenu à Niono. Face à cette situation regrettable, continue le communiqué, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, présente ses condoléances aux familles des défunts et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Par ailleurs, le Ministre tient à rappeler que toutes les dispositions seront prises pour ramener incessamment le calme et la quiétude dans la ville de Niono. Aussi, rassure-t-il que les auteurs et complices de ces actes ignobles que rien ne justifie, seront identifiés et traduits devant la justice.
En définitive, ce genre de communiqué des plus hautes autorités du pays a tellement été entendu, mais jamais suivi d’effets, que l’on doit s’interroger si ces crimes vont rester encore impunis tant au niveau de la hiérarchie pour négligence notoire et non-assistance à personne en danger. Et du côté des manifestants, pour outrage à l’autorité de l’Etat et manifestations violentes ayant entrainé mort d’hommes ?
Youssouf Sissoko

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