Le Front uni pour la sauvegarde pour la démocratie et de la république (FDR), jadis fer de lance pour le retour à l'ordre constitutionnel avec l’installation du président de l’Assemblée nationale à Koulouba, est entré dans un nouveau schéma excluant Dioncounda TRAORE.
A l'initiative du Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR), une délégation du FDR a rencontré celle de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), à la Maison des Aînés, le 11 juin 2012.
«Les deux délégations se sont réjouies de cette heureuse initiative destinée à apporter leur contribution à la résolution de la crise politique et institutionnelle que le pays traverse depuis le coup d'État du 22 mars 2012», souligne un communiqué conjoint.
Les deux parties, selon le même communiqué, ont reconnu que le Mali était «au fond de l'abîme» et, par conséquent, se sont entendues sur l'urgence de résoudre la crise la crise politique et institutionnelle afin que «le peuple malien se tourne résolument vers l'unique priorité de l'heure: le recouvrement de l'intégrité du territoire».
À ce titre, précise ledit communiqué, les deux délégations ont affirmé «leur attachement à l'héritage de la révolution démocratique de Mars 1991 et à la restauration de la Constitution du 25 Février 1992». En effet, implicitement, c'est le rejet du coup d’État du 22 Mars 2012 et ses effets induits en ce qui concerne notamment le gouvernement Cheikh Modibo DIARRA assimilé, à tort ou à raison, à l'ordre ancien incarné par l'UDPM-MPR même si «la vraie restauration» aujourd'hui, pour les Maliens soucieux des deniers publics et de l'autorité de l’État, au-delà des personnes, c'est plutôt «le système ATT» qui a conduit à la déconfiture générale de l’État malien, morale et matérielle, au sens propre comme au figuré.
«Elles ont dit leur disponibilité à trouver une solution qui soit le plus compatible avec la constitution», est-il également souligné avec force dans le même communiqué.
En revanche, affirme le communiqué référé, les deux délégations sont convenues d'approfondir les questions suivantes: la présidence de la transition, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale «inclusif et représentatif», une feuille de route pour ce gouvernement de transition et le rôle de l'armée pendant la transition.
En termes plus clairs: remplacer Dioncounda TRAORE à la tête de la transition.
Or, c'est le même FDR qui avait bataillé de toutes ses forces, auprès de la CEDEAO, pour «transformer l'intérim constitutionnel de 40 jours en transition politique de 12 mois» avec Dioncounda TRAORE comme «président» pendant toute la durée de cette transition.
La suite est connue: l'hostilité de la junte qui a renversé le régime ATT, mais aussi celle de la COPAM favorable au putsch du CNRDRE (Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’État), avant de déraper en agression physique sur la personne de Dioncounda TRAORE, le 21 mai 2012, au palais de Koulouba.
Depuis, Dioncounda TRAORE séjourne à Paris pour des soins médicaux complémentaires et sa convalescence subséquente.
La volonté de le remplacer à la tête de l’État malien procède-t-elle d'un calcul suivant lequel ce séjour «va se prolonger durablement» ou que Dioncounda TRAORE, vu la violence des coups qu'il a reçu ce jour-là, ne sera pas en mesure d'exercer sa fonction «pour raison de santé fragile»?
Ou encore, faut-il voir dans l'avis de la Cour constitutionnelle saisie par le bureau parlementaire, celui qui dit qu'il n'y a «ni vacance de poste de président ni incompatibilité» à l'Assemblée nationale, une manière de ne pas fermer la porte au «retour» de Dioncounda TRAORE au perchoir de Bagadadji si d'aventure la présidence de la transition venait à foirer par un concours de circonstances?
L'avenir proche nous édifiera, sans nul doute.
En tous les cas, le FDR et la COPAM n'entendent pas s'arrêter en si bon chemin et comptent approcher les autres regroupements politiques et l'ensemble des forces vives de la Nation pour une plate-forme d'actions dans ce sens.