Dans le cadre de son programme de renforcement de capacité des hommes de média, Internews a initié un atelier de formation de quatre jours sur le journalisme d’investigation en faveur de huit journalistes maliens. C’était du 16 au 19 septembre 2019 à la maison du partenariat de Bamako, par David Dembélé, journaliste/consultant, membre du consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), de la cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest et également membre fondateur du réseau malien des journalistes d’investigation (RMJI).
Venus de Kayes, Sikasso, Ségou, Kati et Bamako, les capacités, de huit journalistes de la presse écrite et de la radio, ont été renforcées sur différentes techniques du journalisme basé sur l’investigation. De la notion du journalisme d’investigation aux différences qui le distingue du journalisme conventionnel, les participants ont appris, en plus du cadre juridique et règlementaire, les techniques spécifiques comme, le fact-checking (vérification des faits), le data journalisme (journalisme des données), les étapes clés pour mener à bien une investigation journalistique, le travail de planification pour une production, l’élaboration de fiche de suivi des productions, etc.
Des accents particuliers ont été également mis sur certaines astuces possibles pour une vérification des données et contre les fakes news. Aussi, la protection des sources, la conservation des preuves et comment avoir la confiance des sources ont été largement discutés. Pour le formateur Dembélé, le journalisme d’investigation est un genre très particulier du journalisme qui a commencé à se manifester dans les années 1800.
Selon lui, c’est un genre né, suite aux exigences nouvelles de l’opinion publique internationale vis-à-vis de la qualité de l’information. Nécessitant du coup, selon lui, des enquêtes approfondies, au prix d’énormes dangers et risques afin d’obtenir de l’information juste et crédible. Monsieur Dembélé a souligné le caractère ‘’intérêt public’’ dans le journalisme d’investigation.
Pour lui, pour qu’une hypothèse soit investigable, il faut forcement que l’intérêt public soit en jeu.
Ailleurs, tout en se réjouissant de ce soutien non négligeable de l’ONG internews en faveur des journalistes maliens, le journaliste/consultant a exigé des participants la matérialisation de cette nouvelle connaissance reçue, de façon à impacter sur leur travail quotidien dans l’exercice du métier.
Claude Cirille, directeur du projet Internews au Mali, a, pour sa part indiquée que cette formation rentre dans le cadre du programme d’internews, inscrit au premier rang du renforcement de capacité des journalistes partout où le besoin existe. Car selon lui, Internews est une organisation de journalistes, fondée par des journalistes, en vue contribuer à la création d’une presse plus professionnelle et indépendante. C’est pourquoi d’ailleurs, le directeur Cirille a rassuré que la fin de ces modules sur le journalisme d’investigation est tout sauf un adieu, mais un au revoir, avant de reprendre avec d’autres formations de type plus généralistes, non pas uniquement à Bamako, mais aussi dans toutes les autres régions du Mali possible.
Amadou Tolo, journaliste à la radio rurale de Kayes a, quant à lui, a remercié, au nom de l’ensemble des participants, le formateur et l’Internews pour l’initiative et la qualité de la formation, avant de solliciter leur accompagnement dans la pratique de ce genre non seulement technique, mais à la fois coûteux et risqué.