Le trajet Bamako-Gao, distant de 1189 km via RN6 et RN16, constitue aujourd’hui un véritable casse-tête pour les voyageurs et les compagnies de transport routier qui vont dans cette région. Aujourd’hui, pour y aller par la route, les cars, qui quittent Bamako, préfèrent passer par le Burkina Faso et le Niger à partir de Mopti.
«Pour se rendre à Gao en passant par le Burkina Faso et le Niger, le plus difficile, ce n’est pas le nombre de jours que nous effectuons sur la route. Plutôt, c’est le traitement que nous subissons quand nous dépassons la frontière malienne. Nous sommes obligés de payer 2 000 F CFA à la rentrée et à la sortie de chaque poste de police et de gendarmerie des pays que nous traversons. Le voyage dure de 3 à 4 jours. Et cela, si le car ne tombe pas en panne sur la route. », raconte Mahamadou Youssouf DICKO, promoteur d’une agence de communication à Bamako, originaire de la région de Gao et usager de la route.
A cause de l’état physique de la route et de l’insécurité qui règne sur le tronçon Mopti-Gao, les compagnies de transport qui desservaient cette région ont toutes abandonné cet axe. Néanmoins, elles continuent d’y aller, mais par un autre chemin. Aujourd’hui, malgré son coût, la solution la plus facile que les compagnies de transport ont trouvée afin de rallier Gao au reste du pays est de passer par le Burkina Faso et le Niger. Les cars de seulement trois compagnies sont jusqu’à présent restées sur la route : SONEF, NOUR et TILEMSI TRANSPORT.
Cependant, aucune compagnie de transport n’ose aujourd'hui emprunter l'ancienne voie, à savoir le tronçon Mopti-Hombori-Gao. Les cars sont quotidiennement attaqués. La route est minée par des explosifs. Il n’y a pas de goudron entre HOMBORI et Gao. Les habitants de ces parties du pays commencent à dire que le Mali se limite à Mopti.
Sory Ibrahim TRAORE