Bamako, 25 septembre (AMAP) Le gouvernement du Mali a obtenu un appui financier de près de 12 milliards de Fcfa de crédit de l’Association internationale pour le développement (IDA) et un don fiduciaire japonais, d’environ 1,5 milliard de Fcfa, pour combler le déficit de l’investissement initial dans le projet Systèmes hybrides d’électrification rurale (SHER), a appris l’AMAP, de source officielle.
Le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé et la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna Kane, ont, à ce titre, paraphé, vendredi dernier, les accords qui marquent la mise à disposition de ces fonds au profit de notre pays. C’était en présence du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Sambou Wagué.
Approuvés par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, le 23 juillet dernier, ce fonds est composé de 20 millions de dollars (près de 12 milliards de Fcfa) de crédit IDA, accompagné d’un don fiduciaire japonais de 2.7 millions de dollars (environ 1,5 milliards de Fcfa). Cet appui financier additionnel qui s’inscrit dans la vision de l’Alliance Sahel, vient ainsi combler le déficit de l’investissement initial «dû à la sous-estimation des coûts d’investissements relatifs à l’extension des mini-réseaux».
Il permettra d’accroître davantage « les avancées remarquables » déjà enregistrées par le Mali en matière d’accès à l’électricité en milieu rural. «Le taux d’accès y est passé de moins de 1% en 2003 à près de 20% en 2019», a salué la directrice des Opérations de la Banque mondiale. L’objectif, a rappelé Soukeyna Kane, est de doubler le taux d’accès à l’électricité d’ici 5 ans.
En outre, au-delà des installations hybrides, le projet contribuera à l’extension progressive des mini-réseaux dans les zones insuffisamment desservies, mettra en place des incitations pour stimuler le marché privé de l’éclairage hors réseau et de la distribution de lanternes et kits solaires, a développé Mme Kane. Aussi, le projet améliora-t-il la viabilité et la qualité de la fourniture d’électricité par les opérateurs privés locaux des zones rurales, tout en réduisant les charges d’exploitation des opérateurs et la dépendance par rapport au diesel importé.
Selon Soukeyna Kane, le projet va également améliorer les services aux usagers, en augmentant les heures de desserte, notamment dans la journée.
La grande majorité de la population rurale malienne reste encore en attente de bénéficier de l’accès à l’électricité. Au niveau de quelques localités, qui ont accès à l’électricité, le service est limité dans le temps (après-midi et soirée).
Le coût de production, 250 F/kWh, sur la base de moteurs diesels, est très élevé. Cela pèse sur les budgets des ménages ruraux qui vivent essentiellement d’agriculture. Energie du Mali (EDM), la société nationale qui vent l’électricité à perte, semble encore financièrement et techniquement peu prête à couvrir tout le territoire.
Face à une telle situation, l’hybridation (l’introduction de production renouvelable, le plus souvent solaire, pour compléter et remplacer le diesel) serait une voie pour réduire, progressivement, les coûts pour les usagers, tout en facilitant l’accès des populations à ce service.
C’est alors que le gouvernement a initié le projet Systèmes hybrides d’électrification rurale (SHER). Pour un montant total de 32,254 milliards de Fcfa, il couvre 50 localités (sept dans la Région de Koulikoro, cinq dans celle de Ségou, 26 à Kayes, 7 à Sikasso et 5 à Mopti dans les villes de Konna, de Korienzé et de Diafarabé).
Le projet vise la réalisation dans chacune des localités concernées, une centrale hybride solaire/diesel et l’extension du réseau existant en vue du branchement de nouveaux clients. L’hybridation permettra de prendre en charge un branchement additionnel d’au moins 300 clients, contre 160 actuellement. Ces centrales solaires permettront, aussi, d’augmenter la durée du service quotidien de l’offre d’électricité aux populations.
Conformément à cet objectif, le projet SHERa, après cinq années d’activités, enregistré des résultats globalement satisfaisants, en dépit des conditions sécuritaires volatiles. Le projet a permis la réalisation de 9.072 branchements sur les 9.770 prévus, l’installation de 4.437 kits solaires individuels sur 2400 prévus, la distribution de plus de 8.000 lanternes solaires au niveau des infrastructures sociocommunautaires et la vente d’environ 12.000 lanternes par les distributeurs privés à la faveur des actions de promotion menées par le projet SHER, a constaté le Premier ministre.
Pour poursuivre cette dynamique enclenchée, le gouvernement a obtenu de ses partenaires un financement additionnel. Afin, dit-on, « d’achever les activités en chantier et clôturer le projet conformément à l’objectif assigné et aux résultats à atteindre ».
Cet appui financier additionnelle de 13,4 milliards de Fcfa est la réponse à l’exhortation du gouvernement du Mali par la Banque mondiale et le Japon pour parachever le financement du SHER, initialement financé à hauteur de 44.9 millions de dollars (environ 25 milliards de Fcfa).