SociétéAssassinat du Commissaire de Niono, Issiaka Tounkara Les syndicats de police exigent « une enquête administrative et judicaire pour situer les responsabilités»
Publié le mercredi 25 septembre 2019 | L’Indépendant
La Police malienne, réunie comme un seul homme, à travers ses différents syndicats était face à la presse, hier mardi, à la Direction générale de la Police, pour dénoncer l’assassinat de leur collègue par des » badauds » à Niono et exiger « une enquête administrative et judiciaire pour dire le droit ».
Les policiers ont d’abord observé une minute de silence à la mémoire de leur camarade, Commissaire Issiaka Tounkara. A en croire le point focal des syndicats de police, le Commissaire Abdourahamane Maïga, la police a enregistré cette année beaucoup de pertes dans ses rangs. A ses dires, le drame survenu à Niono, dans la région de Ségou, est parti d’un contrôle de vignette initié par la mairie, qui a sollicité l’appui de la police pour l’exécution de cette tâche.
C’est au cours de cet exercice, souligne le commissaire, qu’un usager a refusé de se soumettre au contrôle de vignette et a tenté de fuir. Un refus d’obtempérer qui a fait réagir un agent de police. Les incidents se sont ensuite enchainés à partir d’un mouvement de jeunes qui s’est attaqué à la mairie. Du coup, l’élu communal a sollicité l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les jeunes. » C’est par la suite que des badauds s’en sont pris au magasin où ils ont enlevé des armes. Ainsi armés, ils ont tiré à bout portant sur le Commissaire Issiaka Tounkara« , a fait savoir le porte-parole des syndicats de Police.
Il ajoutera que le commissaire Issiaka Tounkara, alors qu’il baignait dans son sang, a instruit à ses hommes de ne pas tirer sur les manifestants afin d’éviter une tuerie. « Nous saluons le sens élevé de professionnalisme du commissaire, qui a évité le bain de sang. Et nous prions pour le repos éternel de son âme« , a-t-il dit. Avant d’ajouter que la police fait entièrement confiance à son ministre, le Général Salif Traoré.
Selon les syndicats, la police nationale exige la réhabilitation et le dédommagement des policiers blessés au cours de la manifestation. L’occasion d’exiger de l’administration de la justice de mener une enquête impartiale et indépendante pour faire la lumière sur cette affaire.
A les entendre, la police a déposé une plainte contre le maire et le député Amadou Araba Doumbia, qui seraient, selon les conférenciers, «les instigateurs de cette violence dans le cercle de Niono».
Pour finir, les syndicats de la police ont annoncé qu’ils organiseront une marche pacifique le vendredi prochain, qui partira de la Direction Nationale de la Police, en passant par le ministère de la Sécurité jusqu’à la Primature afin de demander la traque des auteurs de ce crime.