Lentement mais sûrement, le Mali avance vers le scrutin présidentiel du 28 juillet prochain. Un rendez-vous qui est supposé sortir le pays de la longue crise qui a plongé l’Etat, la classe politique et surtout la partie septentrionale dans l’imbroglio. A quelques jours de cette élection dont la date divise toujours, le principal enjeu est de la tenir sur toute l’étendue du territoire, notamment dans la région de Kidal où le contrôle de l’administration et l’armée maliennes n’est pas encore effective.
C’est dans cette ambiance de ni paix ni guerre qu’un élu local et cinq agents électoraux ont été kidnappés samedi dans la localité de Tessalit par des ravisseurs présumés du groupe rebelle et sécessionniste du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Heureusement, l’enlèvement s’est achevé par une libération juste le lendemain. La revendication du ravisseur ayant tourné autour de la présidentielle du 28 juillet, son acte relance le débat sur les menaces qui pèsent sur le scrutin dans le Nord.
Or, il est évident que si les Kidalois n’arrivent pas exercer leur droit de vote dimanche prochain, cela ne contribuerait qu’à compliquer la sortie de crise. On se retrouverait ainsi dans un schéma dans lequel cette partie du Mali ne se reconnaîtrait pas dans le président élu. Et le pays risque, une fois encore, de se retrouver au point de départ. En tout cas, le virage est dangereux. Il ne reste plus qu’une semaine pour ajuster le gouvernail de l’organisation des élections. Le Mali réussira-t-il le virage? Les prochains jours nous le diront.