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La Minusma doit être plus offensive et l’Union africaine plus présente en Libye, pour Issoufou
Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  AFP
Clôture
© Autre presse par DR
Clôture du sommet de la CEDEAO : les chefs d’Etat s’engagent à mobiliser un milliard de dollars pour soutenir la lutte contre le terrorisme.
Ouagadougou, 14 septembre 2019
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La force de l'ONU au Mali (Minusma) doit avoir un mandat plus offensif face aux jihadistes et l'Union africaine (UA) être associée à la recherche d'une solution politique en Libye, plaide le président du Niger, Mahamadou Issoufou, dans une interview mercredi à l'AFP.

Le dirigeant nigérien, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), résume ainsi la position exprimée par ses pairs du Sahel cette semaine à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Q : Les dirigeants du Sahel réclament un mandat plus robuste pour la Minusma (Mission de paix des Nations unies pour la stabilisation au Mali). En quoi peut-il consister alors que cette force compte déjà 13.000 hommes ?

R : La situation sécuritaire se dégrade. La menace s'étend. Des pays qui n'étaient jusqu'ici pas atteints le sont.

La Minusma est depuis des années au Mali. Elle a un mandat de maintien de la paix. Mais elle enregistre des attaques régulières, des morts. Il faut lui donner un mandat plus fort et étendre son champ d'action au-delà du Mali.

Ce ne doit plus être un mandat de maintien de la paix classique mais un mandat offensif pour qu'elle puisse se battre contre le terrorisme. Du reste il y a un précédent, la mission de stabilisation de l'ONU en République démocratique du Congo avec en son sein des brigades qui ont lutté contre les mouvements armés.

L'UA est d'accord avec nous. Maintenant il reste à convaincre l'ONU, le Conseil de sécurité.

Q : Les Etats-Unis restent opposés à l'octroi de financements onusiens à la force conjointe du G5-Sahel. Que répondez-vous ?

R : Cette force conjointe est sur le point d'être vraiment opérationnelle. Nous avons des opérations qui vont démarrer très prochainement. Mais il faut la renforcer, la mettre sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies (qui ouvrent la voie à des financements de l'ONU).

Nous ne faisons pas ce combat-là pour notre seule sécurité, nous le faisons pour la sécurité mondiale. Nous ne demandons pas non plus à la communauté internationale le même niveau d'engagement qu'en Afghanistan ou en Syrie où des moyens colossaux ont été mobilisés.

Nos partenaires se sont engagés à nous donner 400 millions(d'euros), mais malheureusement, à cette date on n’a pas pu mobiliser ces 400 millions.

Q : Les dirigeants du Sahel demandent qu'un envoyé spécial conjoint de l'ONU et de l'UA soit désigné en Libye. Désapprouvez-la mission de l'émissaire actuel, le Libanais Ghassan Salamé ?

R : L'insécurité, l'absence d'Etat en Libye, le fait que des armes viennent de Libye, tout cela constitue une source de préoccupation pour nous. La crise perdure depuis 2011. Il faut tout faire pour en sortir vite.

L'Afrique a une expertise qui vient d'être encore confirmée dans la crise du Soudan. La Libye est sur le continent africain, la Libye est africaine, on ne peut pas régler le problème libyen en laissant à la marge l'UA. Il faut désigner un envoyé spécial conjoint, pas un envoyé spécial de l'UA au côté d'un envoyé spécial de l'ONU mais un envoyé spécial unique pour les deux organisations, de préférence un Africain, pour s'occuper du dossier libyen.

Tous les processus engagés jusqu'ici prévoyaient des élections. Mais on ne peut pas faire des élections dans les conditions sécuritaires actuelles en Libye. On met la charrue avant les bœufs ! C'est l'Etat d'abord qu'il faut restaurer et après on fera des élections.

Au Soudan, l'Etat était presque par terre. On a réconcilié les différents camps, mis en place un gouvernement. On a des institutions maintenant qui vont conduire une transition pour arriver à des élections. C'est cela qu'il faut faire en Libye.
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