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Insécurité : Le Malien jadis naturellement bon, mue dangereusement
Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  Le Pays
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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La situation sécuritaire régnante au Mali doit nous amener à mieux réfléchir sur le sens de l’humain dans ce pays.




La situation qui prévaut aujourd’hui au Mali nécessite que nous portions un nouveau regard sur le sens de l’humain dans ce pays. Le Mali, ce pays de Soundjata Keïta, empereur du Mandé ; de Da Monzon Diarra, roi bambara de Ségou ; de Babemba Traoré, Roi du Kénédougou ; de Sonny Ali Ber, empereur du Songhoi ; de Askia Mohamed, empereur du Songhoï ; etc., est méconnaissable avec toutes ces crises multiformes qui prennent en otage sa partie septentrionale, occidentale, australe, voire orientale.

En un mot, le Mali traverse une grave crise humanitaire aussi bien dans les régions du nord, du centre que dans la région de Kayes, première région du pays où des anciennes pratiques d’esclavage sévissent du sous-sol et compromettent le vivre ensemble. Quant aux régions du centre, un conflit, nourri sur d’anciens antagonismes a créé une véritable scission entre différents groupes ethniques, notamment Peuls et Dogons.

Dans la septième région du pays, Tombouctou, le même amalgame est en train de se produire. Qu’en est-il des autres parties de ce pays jadis rayonnant dans toute la sous-région ? Les mêmes problèmes règnent. Face à l’injustice galopante de la part des hommes de droit, la vindicte populaire s’est substituée à la justice de l’État. L’humain brûle son semblable à tort ou à raison. La semaine dernière, le monde entier a été témoin du lynchage du commissaire de Niono, dans la région de Ségou, 4e région du Mali, par la population.

Le Malien aujourd’hui se pointe pour regarder, pire pour filmer son semblable en train de périr au lieu de le secourir. Tel a été le regret d’un usager interrogé par 30 minutes, un journal en ligne au Mali, lors de l’incendie d’un camion-citerne le mardi dernier à Badalabougou, quartier de Bamako. En effet, M. Kouyaté confiait : « Nous devons éviter de tout suivre et de faire des selfies. Le bilan n’était pas aussi élevé que les premiers arrivés. Pis, nous devons savoir qu’en pareilles situations, le risque est élevé et nous devons plutôt faire un film ou faire des photos. Il est temps que cela change », rapportent nos confrères de 30 minutes. C’est la même remarque qui a amené Kirikoustra, écrivain français, dans son livre premier, Le Voyage de Kirikoustra, à s’étonner: « Quelle belle civilisation que celle dont les membres ne s’inquiètent les uns des autres ! Quelle décadence que de voir la valeur humaine rabaissée au plus bas ! »

Tous ces comportements ne sont pas le Malien. Celui-ci, pour paraphraser René Descartes, est naturellement bon. Il compatit à la douleur des autres, secourt les autres en danger, ceux qui sont dans le besoin. Il ne tue pas son frère, son cousin. Le vol est une attitude d’indignité, donc de honte, à ses yeux.

Le Malien a connu un véritable mu et est devenu méconnaissable. Il importe alors de veiller à l’éducation des enfants afin de restituer le sens de l’humain dans le cœur des hommes et femmes maliens. Sans cela, il serait difficile d’espérer sur la paix.

TOGOLA

Source : Le Pays
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