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Lutte contre la corruption au Mali : Le trompe-œil d’une autocratie
Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  Le Point
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© aBamako.com par Momo
Présentation du Plan stratégique 2018-2023 de la CNDH
Bamako, le 7 février 2019 La Commission Nationale des Droits de l`Homme a présenté son plan stratégique 2018-2023 sur les Droits de l`Homme aux partenaires
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Le régime du président IBK fait semblant de combattre la corruption, mais il n’en a ni la valeur morale, ni la compétence, car il est lui-même corrompu de la base au sommet. L’arrestation spectaculaire de Bakary Togola effectivement corrompu, n’est donc que le résultat d’un nouveau folklore médiatique.

Le régime actuel étant corrompu de la base au sommet, il n’a pas l’autorité morale nécessaire pour combattre la corruption d’Etat au Mali. Mieux encore, le mécanisme de lutte anti-corruption n’est pas contrôlé par une justice indépendante, mais par l’exécutif aux ordres d’un seul homme : le président de la République !
La lutte contre la corruption doit être menée au Mali sur le fond d’une réforme de l’Etat, qui permettra autant de répondre à la terrible crise du Centre qu’à la confiscation de la fortune publique par une élite oligarchique à la tête d’un Etat hypercentralisé et jacobin, dont le président est le Grand Manitou.
Le gouvernement de la rupture est déterminé à mener une lutte implacable contre la corruption et la prévarication des ressources de l’Etat. Dans cette optique, l’arrestation du magnat du monde agricole malien Bakary Togola, peut-être appelé l’opération « main propre » dont l’objectif est d’une part de poursuivre ceux qui, dans l’exercice de leur fonction, ont siphonné les ressources de l’Etat et d’autre part dissuader ceux qui seraient encore tentés à poser des actes de corruption.
Seulement, l’actuel locataire de Koulouba, le président IBK ne serait pas la personne indiquée pour mener cette lutte, car il est lui-même le produit de la corruption.
Cette arrestation n’est malheureusement n’est que du bluff. Et pourquoi ? Pour plusieurs raisons : la première : le pouvoir d’IBK est né de la corruption. Qu’appelle-t-on corruption ?
On appelle corruption tout comportement pénalement répréhensible par lequel une personne (le corrompu) sollicite, agrée ou accepte un don, une offre ou une promesse, des présents ou des avantages quelconques en vue d’accomplir, de retarder ou d’omettre d’accomplir un acte entrant d’une façon directe ou indirecte dans le cadre de ses fonctions.
La corruption c’est donc l’action, pour un agent public, de se faire acheter pour faire agir les services publics dans l’intérêt de l’acheteur, généralement une personne privée, sans oublier l’utilisation du bien commun à des fins personnelles. La corruption met donc en présence deux personnes : le corrupteur, généralement une personne privée et le corrompu, un agent de l’Etat.

Or, tout le monde sait que le chef de l’Etat a accédé au pouvoir par la corruption des chefs religieux et de quelques leaders politiciens. Par ailleurs, c’est par la puissance de l’argent distribué qu’IBK a pu l’emporter en 2018.
Ainsi, l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita a démontré les limites de notre pratique constitutionnelle avec le rôle surdéterminé de l’argent dans les joutes électorales. En conclusion, le pouvoir d’IBK est issu de la corruption.
La lutte contre la corruption nécessite en plus de la volonté politique, l’adhésion populaire et cette adhésion requiert la confiance du peuple au gouvernant qui entreprend une telle action de salubrité. Ibrahim Boubacar Kéita peut-il avoir ce crédit auprès du peuple ? Nullement.
Mais, me diriez-vous, on peut conquérir un pouvoir par la corruption et lutter quand même contre la corruption. Oui c’est possible et nous en convenons. Mais il y a des conditions : la première, que l’intéressé ou les intéressés confessent devant le peuple tous les grands actes de corruption posés dans ce cadre, les bénéfices dont il a pu jouir injustement par la corruption et enfin la réparation des dommages que cela a causé au peuple ; deuxièmement qu’il prenne l’engagement à ne plus recourir à la corruption comme mode de gouvernance et qu’il l’exprime concrètement dans sa politique. C’est cela seul qui peut rétablir la confiance du peuple en la capacité de son leader à véritablement combattre la corruption.
La deuxième : le pouvoir d’IBK est assis sur la corruption et a pour mode opératoire la corruption. Un bon nombre de l’équipe gouvernante sous IBK baigne dans les scandales les plus infectes de corruption ; depuis l’achat de l’avion présidentiel, aux engrais frelatés, sans oublier les hélicoptères de l’armée malienne. Sans oublier les différents rapports du Végal, classés sans suite. En clair, la politique d’IBK est une mixture infecte de conflits d’intérêts dans laquelle il nage allègrement et sans état d’âme.
L’un des deux fléaux qui plombent le décollage économique de notre patrie, en plus de l’exploitation néocoloniale française, se trouve être la corruption. Sans l’éradication de ce fléau, sans sa maîtrise, pas de développement au Mali. Toute personne censée et sincère en convient aisément.
La lutte contre la corruption ne date malheureusement pas d’aujourd’hui. Et pourtant la corruption ne cesse de grandir, de prospérer permettant de passer de la bouffe « à la cuillère à la bouffe à la louche » puis à la pelle, prolongés par les masses populaires.
Mais pourquoi cette situation perdure et comment la résoudre ? L’énigme du Sphinx ?
Assi de Diapé
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