A l’appel d’un « collectif des jeunes de l’Azawad », une manifestation a été organisée, ce jeudi 26 septembre à Kidal, en protestation aux propos tenus dernièrement par le chef de l’Etat nigérien sur le statut de cette ville, qui échappe encore au contrôle de l’Etat malien, malgré l’accord de paix signé en 2016. Au cours de la manifestation, les protestataires ont scandé des slogans très critiques envers le président nigérien et brandit des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Issoufou le va-t-en guerre » ou « Kidal n’est pas Diffa ».
Au cours de la manifestation de ce jeudi 26 septembre, les jeunes de Kidal mais aussi d’autres localités du nord-Mali, ont aussi demandé « le retrait immédiat du Niger de la médiation internationale pour l’accord d’Alger », ainsi que « le retrait du contingent nigérien de la MINUSMA ».
Dans un entretien accordé à un hebdomadaire international, mi-août, le président Issoufou Mahamadou avait estimé que « le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger. L’Etat malien doit impérativement y reprendre ses droits ». Des propos que le chef de l’Etat avait réitéré, le 9 septembre dernier à Bamako, à l’occasion d’une visite d’Etat qu’il a effectué au Mali. « Le statut de Kidal est une menace pour la sécurité intérieure du Niger. Et en plus, nous constatons, avec beaucoup de regrets, qu’il y a des mouvements signataires des accords de paix d’Alger qui ont une position ambiguë et qu’il y a des mouvements signataires des accords de paix d’Alger qui sont de connivence avec les terroristes. Nous ne pouvons plus l’admettre », a déclaré le président Issoufou Mahamadou, lors de la conférence de presse qu’il a conjointement animée avec le président IBK, en marge de sa visite officielle à Bamako.
Ces propos ont d’abord soulevé une vive protestation des leaders des principaux mouvements rebelles qui contrôlent la ville et ses environs (HCUA, MNLA), avant que le tollé ne se généralise à la population, à l’instigation certainement de certains responsables de la rébellion.