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Retrait du FSD, DE LA CMA, de la COFOP, de L’Association AN KO Mali S’achemine-t-on vers le report du Dialogue National inclusif ?
Publié le lundi 30 septembre 2019  |  Infosept
Marche
© aBamako.com par A S
Marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle
La marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle a eu le samedi 15 Juillet 2017.
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Le Mali traverse depuis 2012 une crise multidimensionnelle gravissime. Ni l’élection présidentielle de 2013, ni la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, censé mettre fin à la belligérance au nord du Mali, encore moins la signature de l’Accord de Gouvernance qui a permis la mise en place d’un gouvernement de large ouverture, n’ont permis au pays de connaitre la paix et la stabilité. Le Dialogue National inclusif, ce grand éléphant annoncé, qui aurait dû être la grande thérapie, risque d’arriver avec des pieds cassés, car beaucoup de partis politiques, de groupements et d’associations ont, soit renoncé à y prendre part ou ont tout simplement suspendu leur participation. Faudrait-il aller à un dialogue sans le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, FSD, sans la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, l’une des parties signataires du fameux Accord pour la paix et la réconciliation, sans la Coordination des Forces Patriotiques, COFOP ou encore sans l’Association An Ko Mali ? Voici en substance la question que tout bon citoyen doit se poser.
Alors que nombreux étaient les citoyens qui espéraient sur une sortie de crise avec la tenue d’un Dialogue National inclusif entre toutes les forces vives de la Nation, quelle n’a pas été notre surprise de constater que certaines forces sociopolitiques majeures ont fait le choix de ne pas prendre part à ce forum pour telle ou telle raison. Parmi ces forces, on peut citer le FSD, principal regroupement des partis politiques de l’Opposition, la COFOP, un autre regroupement de l’Opposition, un Collectif d’associations regroupé autour de An Ko Mali et surtout la CMA qui est l’une des parties prenantes de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pourra-t-on organiser un Dialogue sans ces forces sociopolitiques et espérer aboutir à quelque chose de tangible pour le Mali ? La réponse est sans nul doute non.
Donc, pour ne pas gaspiller les maigres ressources dans un forum qui a toutes les chances d’être un échec patent, le Gouvernement doit faire preuve de plus de diplomatie pour pouvoir convaincre ceux qui ont renoncé à y participer surtout que la plupart de leurs doléances peuvent être satisfaites. Il est à rappeler que le FSD, la COFOP et An Ko Mali ne demandent que des garanties pour une mise en application diligente et totale des recommandations et résolutions qui seront issues du Dialogue National Inclusif et cela compte tenu des antécédents fâcheux, comme la conférence d’entente Nationale. Pour toutes ces forces, il ne sert à rien de se réunir pendant des jours plancher sur les questions de préoccupations nationales et qu’au finish les résolutions dormiront dans les tiroirs du gouvernement. A cette revendication majeure, s’ajouteraient d’autres comme la relecture du fameux Accord pour la Paix et la réconciliation, même si elles ont été rejointes par le Président de la République. Lors de son discours à la Nation lors du 59ième Anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté, IBK a lui-même reconnu que certaines dispositions doivent être relues. Les forces sociopolitiques qui ont renoncé à participer au Dialogue ont également demandé un comité paritaire Majorité et Opposition tant en termes de délégués au Dialogue que pour l’application des recommandations. Elles exigeraient également la mise à l’écart du Gouvernement lors du Dialogue, lui qui sera chargé de sa mise en œuvre pour ne pas influencer les décisions. Les forces politiques opposées au Dialogue veulent un engagement certain du Président de la République pour une application diligente des résolutions, engagement qu’elles n’ont pas obtenu parce que IBK a affirmé que le dialogue ne sera pas un troisième tour de la Présidentielle.
En somme, si tant est que le Président de la République et son gouvernement ont tiré toutes les leçons des échecs du quinquennat passé, ils ne doivent pas se donner le luxe, voire s’entêter à organiser un dialogue sans ces figures majeures du jeu politique malien, sans ces organisations sociopolitiques, au risque de ne tenir qu’un forum qui ne sera que le monologue des amis et autres laudateurs du régime sans jamais proposer des solutions aux questions majeures de la Nation. Alors, un report serait l’idéal pour rebattre les cartes et entamer des discussions sans tabou avec toutes les forces, même avec la CMA afin d’organiser un Dialogue véritablement inclusif regroupant toutes les forces vives de la Nation.
Youssouf Sissoko
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