Pour présenter, les résultats préliminaires de son étude portée sur la perception de la gouvernance, de la sécurité et de la situation socio-économique dans le centre du Mali, l’ONG Stockholm International Peace Research Institute ( SIPRI) et son partenaire POINT SUD dans le cadre de leur projet triennal ‘’Mali-Centre pour la sécurité et le développement’’ était à l’hôtel Azalai Salam, le jeudi 26 septembre dans le cadre d’une grande rencontre. L’évènement a enregistré la présence de Dr Grégory Chauzal du SIPRI et le Pr Mamadou Diawara, co-directeur de POINT SUD.
Faut-il signaler que le projet triennal ‘’Mali-Centre pour la sécurité et le développement’’ est fiancé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Institut International de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) et son partenaire POINT SUD.
En effet, ce projet suit les tendances émergentes en matière de sécurité et de développement dans les régions centrales du Mali (Mopti et Ségou), à travers des enquêtes quantitatives et qualitatives.
Selon les acteurs du projet, pour la première phase de l’enquête, trente facilitateurs ont été déployés en février 2019 pour collecter des données sur un échantillon de 2097 ménages choisis de manière aléatoire dans les quinze cercles des régions de Mopti et de Ségou.
D’après eux, les premiers résultats de cette collecte de données ont révélé que, les autorités étatiques bien bénéficiant de la confiance des populations à 65%, sont absentes des localités sur le plan de la gouvernance.
Aussi, disent-ils, les services sociaux de base (notamment les services sécuritaires et les voiries) sont peu présents dans lesdites localités, et que leur gestion ne correspondent pas aux attentes de la population. Pour eux, les populations se tournent principalement vers les autorités coutumières et religieuses, considérées comme les plus impartiales en matière de décisions de justice (71% des sondés).
Parlant de la situation de développement socio-économique, ils diront que les populations du Centre du Mali sont à plus de 70% dépendantes des modes de production du secteur primaire. Ces modes de production, précisent-ils, sont dépendants de ressources précaires, à savoir les titres fonciers peu sécurisés (seulement 12% des sondés), de l’eau de pluie (77%), des activités économiques visant principalement à nourrir la famille (95%), plutôt qu’à l’accumulation de capital (1%) ou à l’amélioration des conditions de vie.
Selon eux, les activités les plus affectées au Centre du Mali sont l’agriculture (35%) et le commerce (31%). En plus, ils soutiendront que les personnes interrogées pensent que la situation s’est largement détériorée au niveau national (environ 30%). « La perception de la sécurité est encore plus nuancée lorsque la question est rapportée à l’échelle des individus (35% des répondants se sentent en danger). Les populations accordant une grande présomption d’efficacité aux acteurs sécuritaires non étatiques. Les acteurs internationaux et sous régionaux sont considérés comme étant les moins efficaces » ont-ils précisé.
A noter que ce projet ‘’Mali-Centre pour la Sécurité et le Développement’’ a débuté en 2018 et prend fin en 2021.