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Commune rurale de Kalabancoro : Le préfet de Kati et la mafia de spéculateurs fonciers à l’œuvre
Publié le lundi 30 septembre 2019  |  Le Pouce
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Même muté à Sikasso depuis plus de quatre mois, le préfet de Kati, Sadio Keita continue le retrait de parcelles et des espaces publiques en violation des textes.

Le problème du foncier est l’une des préoccupations du gouvernement du Mali. Afin d’éviter les conflits et mettre de l’ordre dans le secteur, un nouveau code domanial et foncier est en passe d’être adopté. Ce projet de révision répond à la vision du Président de la République, résolument engagé dans la lutte contre toutes formes de spéculation foncière.

Il semblerait que cette réforme du foncier n’est pas de l’avis de certains, singulièrement du préfet de Kati, Sadio Keita. L’homme a toujours eu un penchant pour le foncier et en a fait un fonds de commerce. Il n’épargne ni les parcelles des pauvres citoyens encore moins les espaces verts et d’autres places publiques. Comme un lion affamé, le représentant de l’Etat s’attaque à toutes les portions de terre dans la Commune urbaine de Kalabancoro qui est sa proie préférée. En violation des textes, il s’est permis d’attribué plusieurs espaces publics à des particuliers alors qu’il avait été rappelé à respecter les textes par la Mairie de Kalabancoro.

Certaines dispositions du code domanial et foncier stipulent : « Le domaine public immobilier est inaliénable, imprescriptible et insaisissable ». Comme un éléphant dans un champ de maïs, M. Keita transforme s’est permis de changer le statut des espaces publics et les a vendu à qui il veut.

C’est ainsi qu’à Kabala-Est, un espace public de plusieurs hectares a été donné à un imam pour la construction d’une Medersa. Le préfet a motivé sa décision parce que l’imam a seulement fait une demande qu’il veut la place publique pour en faire une école. Quel drôle de procédure de changement de statut d’un bien public en bien particulier !

Pendant que les acteurs du fonciers étaient en conclave à Bamako en vue de la relecture du code domanial et foncier, c’est-à-dire le 31 juillet 2019, le préfet mal lui en pris, s’est précipité à affecter une place publique située à Kalaban-Koulouba « pour construire une mosquée et une école médersa ». Ce n’est pas tout. Le 5 juillet 2017, Sadio Keita attribue à deux particuliers : Sidiki Koné et Sékou Bakary Dembélé la parcelle numéro 135 sise à Kabala-Est pour qu’ils fassent une école. Dans le plan initial approuvé, la parcelle est prévue pour être une école de base.

Le préfet Keita est allé jusqu’à faire des retraits de parcelles à des pauvres personnes, pour les réattribuer à ses protégés en dépit du fait que les textes soient sans ambigüité. « L’attribution des terrains du domaine privé immobilier des collectivités territoriales à usage d’habitation dans les communes urbaines et rurales sont assurée par les communes concernées ».

Le 19 décembre 2017, il a procédé à l’annulation de plusieurs attributions faites sur des parcelles à Kalabancoro-Extension, Tiébani avant de les affecter aux plus offrants.

Face à la montée du phénomène de retrait des parcelles et des espaces verts dans la Commune, la population a décidé de prendre ses responsabilités afin de protéger le bien commun et faire annuler les lettres d’attributions du préfet.

Le 19 juin 2019, une plainte contre l’occupation d’un espace vert à Kalabancoro-Est, a été déposé à Kati. Les riverains demandent au Préfet de Kati d’annuler le permis d’occuper sur un espace vert transformé en habitation.

Dans la foulée, une association pour la sauvegarde des espaces publics a vu le jour. Dans les prochains jours, l’association entend mener des actions fortes pour non seulement protéger le peu d’espaces qui restent mais introduire des plaintes contre le préfet Keita.

Malgré qu’il soit muté à Sikasso depuis plus de 4 mois, le préfet-homme d’affaire qui refuse de rallier son nouveau poste, rend la vie difficile aux populations de la Commune de Kalabancoro.

Le ministre de l’Administration territoriale est interpelé.

Amadou Sidibé
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