Contribuer à l’instauration d’un cadre de dialogue participatif entre les acteurs majeurs de la vie de la nation, tel était l’objectif d’une conférence-débat, en marge des préparatifs du Dialogue national inclusif, organisée par le groupe de recherches et d’actions aux collectivités territoriales-association (GRACT), ce samedi 28 septembre 2019, à l’hôtel de ville de Kati, en présence de Yoro OUOLOGEM, maire de la commune urbaine de Kati ; de Sory TRAORE, chef de cabinet du ministère de la réforme institutionnelle et des relations avec les associations, des responsables du GRACT, ainsi que plusieurs autres participants.
L’événement était placé sous le haut parrainage de M. Soumeylou Boubeye MAIGA, ancien Premier ministre.
Selon les organisateurs, le Dialogue national inclusif est un cadre de concertation, un cadre pour tous les Maliens de prendre la parole et de dire ce qu’ils veulent par rapport au devenir du Mali. Pour eux, l’inclusivité et le consensus ne veulent pas dire unanimité, mais il faudrait réussir et arriver à ce niveau pour que tous les Maliens se parlent afin de trouver des solutions définitives pour cette crise qui n’a que trop duré au Mali.
Après avoir donné la parole au public, il est ressorti des propos des participants que chacun entend parler de ce Dialogue national inclusif, mais beaucoup ne savent pas de quoi il s’agit. Est-ce que le Malien lambda est concerné par ce dialogue ? Les participants ont dénoncé le fait que la plupart du temps, dans ce pays, lorsqu’il y a des problèmes, ces problèmes sont discutés à Bamako dans les bureaux par les politiques sans tenir compte des pauvres maliens qui vivent dans les hameaux sous cases.
Or, aujourd’hui, il y a une crise de représentativité et une crise de confiance notoire qui s’est installée entre les décideurs du pays et les citoyens ordinaires. Selon les intervenants, le vrai Malien est délaissé par les dirigeants du pays. Ils ont fait savoir que seuls les pauvres fils du pays sont concernés par les problèmes du Mali, mais les riches sont épargnés par tout. «Si les vrais problèmes du Mali ne se traitent pas par les vrais Maliens, le Mali n’ira nulle part. Les vrais maliens, ce sont ceux qui travaillent pour le Mali. Le vrai Malien, c’est celui-là qui se trouve au champ, au marché et c’est celui-là qui, tous les jours, court derrière son prix du condiment et qui a besoin également d’un certain nombre de ses droits fondamentaux respectés et protégés», a-t-on souligné.
Au cours de cette causerie-débat, les participants ont ouvertement dit que tous les problèmes du Mali se résument à l’insécurité. Cette insécurité ne peut pas être combattue sans que le Mali devienne un État souverain. Ils ont insisté sur la faillite de l’État. Selon les participants au débat, le Mali n’appartient pas aux élites, mais également aux citoyens ordinaires.
Le parrain Soumeylou Boubeye MAIGA s’est réjoui d’avoir participé à cette rencontre. Selon lui, ces assises sont des moments de création de savoirs et de réflexion pour l’action. Pour le parrain SBM, cet espace de flexion et de création de savoirs manque actuellement aux Maliens. Il a insisté que les productions intellectuelles pour orienter l’action étaient très peu au Mali. Le Parrain de la conférence a fait savoir que les formations politiques dans notre pays produisent très peu sur le plan intellectuel. Pour lui, si nous parvenons à faire en sorte que cet exercice de production de savoir et de l’action se poursuit, cela pourrait renforcer la citoyenneté.