Il y a une semaine, sur sa page Linkedin, l’auteur du Grand livre de l’Afrique et ex-ambassadeur de la France au Mali, Nicolas Normand, se prononçait sur le Dialogue politique inclusif. Une démarche entreprise par le chef d’État malien et son Gouvernement depuis quelques mois afin d’opérer de grandes réformes politiques susceptibles de stabiliser et par ricochet permettre le développement du Mali.
« Appropriation ? Détricotage ou révision pour sauver l’unité du Mali ? », telle est la quintessence de l’espoir que porte cet ancien diplomate français sur le Dialogue politique inclusif. Selon lui, ce processus devra conduire à « revisiter » l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. « Le Dialogue politique inclusif prévu au Mali, proposé par le Président IBK et ouvert à tous pourrait être, s’il a bien lieu, une occasion importante de revisiter l’Accord d’Alger que le Parlement malien n’avait guère pu discuter », lit-on dans sa déclaration sur sa page Linkedin.
N’ayant pas sa langue dans sa poche, Nicolas Normand apprécie cette démarche des autorités maliennes qui sont selon lui « placées entre le marteau (la France, le Conseil de sécurité de l’ONU) et l’enclume (l’opinion malienne qui semble rejeter l’accord, celui étant au moins peu populaire). »
D’après lui, ce Dialogue pourra être une occasion parfaite pour évaluer les tenants et les aboutissants de l’Accord d’Alger, ses « avantages et ses inconvénients ».
En effet, lors de son Discours à la nation à l’occasion du 59e anniversaire d’indépendance du Mali, le 22 septembre 2019, le Président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Kéita, n’a pas manqué d’évoquer la possibilité que l’Accord soit rediscuté. « […] Je tiens à réaffirmer l’attachement du Gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l’essentiel étant d’en conserver l’esprit », avait-il dit à cette occasion.
Depuis lors, les réactions ne faiblissent point du côté de ceux pour qui ce document tient lieu de livre saint.
L’intervention de Nicolas Normand aurait servi de point d’ancrage ayant donné le courage au chef de l’État d’évoquer cette possibilité. Rappelons que bien avant Nicolas Normand, cette problématique de révision de l’Accord a toujours été au centre des préoccupations des partis d’opposition maliens.