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Cité des rails : Pour détournement d’argent, 12 personnes arrêtées et les enquêtes se poursuivent
Publié le mardi 1 octobre 2019  |  Le Pays
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Le combat anticorruption est, depuis quelques jours, déclenché dans la cité des rails. Pour l’instant, 12 personnes présumées avoir détourné un montant de 1.428.500.745 F CFA ont été, parmi le personnel du Conseil régional de Kayes, arrêtées par la justice. La nouvelle a été donnée le vendredi 27 septembre 2019 lors d’une conférence de presse par le procureur de la République de Kayes, Moussa Zeina Samake.


Kayes, première région du Mali, le combat contre la corruption s’annonce délicat du fait que les « gros poissons » se trouvent ainsi incriminés dans des arrestations qui se poursuivent. Si le procureur du Pôle économique et financier près le tribunal de la commune III, Mamoudou Kassogue, fait, via l’affaire Bakary Togola et tant d’autres, peur à Bamako, l’actualité kaysienne est dominée par les opérations d’envergure déclenchées par le procureur de la République, Moussa Zeina Samake.

Plus de doute, la somme de 1.428.500.745 F CFA s’est volatilisée entre le 1er janvier 2016 et le 29 juillet 2019 au sein du Conseil régional de Kayes. Cela, sans ajouter les dépenses consacrées à l’école, estime le procureur Samaké. Selon ce dernier, les dépenses de ce montant évaporé n’ont, à présent été justifiées. Ce qui lui amène à dire que ledit montant a pu être détourné au sein du Conseil régional. Suivant les précisions de M. Samake, les membres du Conseil ont tenté de justifier les dépenses du montant. Mais, dit-il, « nous avons trouvé que ces justificatifs étaient essentiellement constitués de faux documents apportés pour des justifications ».

Pour donner plus de précision au public, Moussa Z.Samake va plus loin et étaye certains points justificatifs exposés par le conseil. Du 1er janvier 2016 au 29 juillet 2019, explique le procureur, le Conseil confirme avoir acheté du matériel, des mobiliers de bureau, et des consommables pour un montant total de 174.615.750 F CFA. Or, ajoute le procureur, les enquêtes judiciaires ont permis de découvrir que le matériel et mobiliers n’ont été que partiellement renouvelés courant la période indiquée. Pour l’achat d’équipements audiovisuels, le Conseil dit avoir dépensé 19.521.600.F CFA. A la date d’aujourd’hui, corrobore le procureur, ces équipements ne se trouvent pas dans le Conseil. Pour tenter d’apporter des éléments justificatifs des dépenses, le conseil annonce avoir aussi englouti une somme de 307.348.914 de nos francs uniquement pour l’entretien du bâtiment. « Nous savons que cela est inexact parce que le bâtiment a été rénové en 2011 sur le fonds de la Sotelma, aucune dégradation importante ne pourrait justifier cette dépense. Lors de nos enquêtes, nous avons découvert que le Conseil est intervenu que pour régler les problèmes de plomberie et d’électricité du bâtiment », expose le procureur qui soutient que ces problèmes de plomberies et d’électricité ne peuvent pas justifier une dépense de plus de 307 millions. Pour l’entretien de quelques climatiseurs, le faux document du Conseil fait croire au procureur une dépense de 54.541.28 francs. « Nous pensons que cela ne peut pas être possible lors qu’il s’agit que la réparation de quelques climatiseurs », dit Samake. Pour l’entretien des véhicules, les membres disent avoir déboursé 138.760.144 C CFA dont 64.576.876 investit pour un seul véhicule qui se trouve garé depuis 2015 dans le garage du Conseil, ajoute le procureur de la République de Kayes. « Cela veut dire qu’à la période indiquée (du 1er janvier 2016 au 29 juillet 2019) ledit véhicule immatriculée CH-0157 n’a même pas démarré », confie-t-il.

Dans cette affaire, le Conseil soutient avoir également fait une dépense se chiffrant à un montant de 199.903.164 francs pour des études de faisabilité de certains projets. « Il s’agit en réalité des projets imaginaires dont un expert se présente avec une facture et on lui paye. Alors que le projet lui-même n’est pas sérieux. Près de 200 millions ont été payés aux experts pour des études de faisabilité desdits projets », argue le chargé d’éradiquer la corruption et la délinquance financière. L’incontournable Moussa Zeina Samake va plus loin et fait découvrir au monde une autre pratique peu orthodoxe des auteurs incriminés du Conseil en matière d’achat de carburant. « Pour l’achat de carburant, le Conseil aurait dépensé pendant la période indiquée la somme de 199.515.370 francs. Nous savons qu’à cette période, seuls trois ou quatre véhicules marchaient au niveau du Conseil. Aucunement, on ne peut dépenser un tel montant pour trois ou quatre véhicules courant trois ans et demi ».

Pour la restauration de ses sessions, le Conseil dit avoir également investi 27.768.350 francs, « l’enquête nous a révélé que ce montant est loin d’être vrai. Ce qui veut dire qu’il y a eu de surfacturation ». Les enquêtes judiciaires ont permis de déceler un faux montant de 5 millions destiné à subventionner un organe de presse. Ce qui, selon le procureur, ne se justifie nullement. En conclusion, l’enquête du procureur approuve que ces faux éléments justificatifs du Conseil soient « ni plus ni moins » que des procédures de détournement. En la matière, 12 personnes ont pu être arrêtées par le procureur. Il s’agit : de Bandjougou Diawara, président du Conseil, le 2e vice-président, Famory Dansogo, le secrétaire général du Conseil, Founeké Sissoko, le comptable Ibrahima Gueye, l’assistant au régisseur, Amadi Niang, le régisseur des dépenses, Boubacar T Diallo, le directeur régional du contrôle financier,Bourama Camara, et les fournisseurs comme Issa Sangaré, Abdou Camara, Baba Sy. Trois autres personnes sont placées sous contrôle judiciaire. Aux dires du procureur, les enquêtes vont également se poursuivre.

Mamadou Diarra

Source: lepays
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