Calme précaire à Niono après les violentes manifestations qui ont fait deux morts et le commissariat saccagé. A ce jour, au moins 52 personnes, dont 2 femmes, sont en détention à Ségou, selon les responsables de l'Association Malienne des Droits de l'Homme, qui viennent de boucler une mission sur place. L’AMDH souhaite que l'affaire soit confiée à la gendarmerie « pour une enquête indépendante et impartiale ». Au même moment, le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile annonce « la réouverture prochaine » du commissariat de Niono saccagé par les manifestants.
Les enquêtes se poursuivent dans la ville de Niono, selon des sources locales. Un comité de crise a été mis en place à cet effet, pour appuyer ces enquêtes, nous expliquent les responsables de la société civile. Cependant, Ils demandent que des dispositions soient prises pour éviter de telles situations. Au cours des manifestations à Niono, le commissaire, Issiaka Tounkara a trouvé la mort. « Plus jamais ça ! », insiste Abdoul Wahab Kouyaté, chef des griots de Niono. « Du chef de village aux leaders religieux, en passant par les associations de jeunes et de femmes, nous nous sommes réunis. Que des situations de ce genre ne se reproduisent plus chez nous. Nous envisageons même de dédier une statue à la mémoire de Issiaka Tounkara, le commissaire mort à la suite des évènements », nous explique le chef des griots de Niono.
A la suite de ces évènements, l'Association Malienne des Droits de l'Homme a rendu visite aux personnes interpelées et détenues à Ségou. Objectif : « s'enquérir de leurs conditions et veiller au respect de leurs droits élémentaires ». Pour l'instant, nous expliquent les responsables de l’AMDH, « les prévenus ne dénoncent pas de mauvaises conditions de détention ». « Nous avons constaté que les détenus sont repartis entre deux cellules, et que les hommes et les femmes ne sont pas ensemble. Ceci est très important en matière de détention », se rejouit Drissa Traoré, coordinateur du projet conjoint FIDH-AMDH, qui a demandé à la police que les personnes interpelées soient maintenues dans de meilleures conditions de détention. « Nous également demandé que les enquêtes soient confiées à la gendarmerie dans un souci d’impartialité, sachant bien que dans cette affaire la police est victime », recommande le défenseur des droits de l’Homme.
Pour cela, l'Association malienne des droits de l’Homme exhorte la justice à diligenter les enquêtes. Cependant, ses responsables entendent rencontrer dans les prochains jours le ministre de la justice. Cette rencontre vise à plaider des enquêtes dans des conditions légales.