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Centre du Mali : À quand la fin des hostilités ?
Publié le jeudi 3 octobre 2019  |  Le Pays
Attaque
© Autre presse par DR
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Le Mali vient encore d’être endeuillé. Des dizaines de ses enfants, des braves militaires, ont été tués par les forces hostiles à la paix au centre du Mali ces derniers jours. Les dernières de ces attaques ont été celles de Boulkessi et Mondoro qui ont coûté la vie à 25 soldats maliens. À quand la fin des hostilités au centre du Mali ? Telle est la question que se pose la majorité des Maliens.
Des embuscades, des attaques contre les positions de l’armée malienne faisant des morts, tels sont les actes ignobles des ennemis de la paix, des forces sans foi ni loi au centre du Mali. Dans la région de Mopti, les victimes de la barbarie humaine augmentent. Il se passe rarement des jours sans qu’une famille des militaires ne soit endeuillée. Les Famas, si elles ne sont pas tombées dans une embuscade, leurs positions sont attaquées. Quant au conflit dit intercommunautaire, il fait toujours ravage. Des individus sont identifiés et tués selon leurs groupes ethniques, des villages incendiés, du bétail volé… bref la ligne ne bouge pas, contrairement à ce que les flagorneurs du régime en place veulent faire croire aux Maliens.

Plus d’une trentaine de nos FAma tués en l’espace de deux semaines

Ces deux semaines ont été très dures pour le peuple malien, l’armée malienne en particulier qui a enregistré plus d’une trentaine de morts dans ses rangs pendant cette période. En effet, le jeudi dernier, sept (7) soldats maliens ont trouvé la mort lorsque leur mission qui escortait un transport d’engrais entre Douentza et Sévaré a sauté sur un engin explosif artisanal avant d’être attaqué par les forces occultes. Pendant que le peuple malien pleure ces sept morts, d’autres militaires maliens, 25 selon le gouvernement, ont perdu la vie dans une attaque à Boulkessi et Mondoro en début de cette semaine. Dans un communiqué publié, le mardi dernier, le gouvernement du Mali a déploré l’attaque des zones de combats (Boulkessi et Mondoro) par les terroristes. Le bilan a été très lourd du côté de l’armée malienne. Des pertes en vies humaines, des blessés, des militaires portés disparus et des dégâts matériels conséquents. « Dans les rangs des FAMa, le bilan provisoire fait état de vingt-cinq (25) morts, quatre (04) blessés évacués par aéronefs FAMa sur Sévaré, une soixantaine de portés disparus et de lourdes pertes en matériel », a précisé un communiqué du ministère de la Communication.

Encore la faillite du renseignement militaire ?

Avec des modes opératoires presque similaires, les terroristes commettent leurs forfaits contre les vaillants soldats maliens. Chaque fois, c’est le Mali qui pleure, ce sont les militaires maliens qui sont les victimes. Pourtant ces vaillants soldats sont connus pour leur patriotisme et leur volonté ferme de libérer ce pays meurtri. Mais ce qui est sûr, quelque chose ne va pas très bien dans l’armée. Pourquoi ces multiples attaques contre l’armée malienne n’ont jamais été prévenues malgré l’existence d’un service de renseignement militaire, bien doté, parait-il ? Ce service a-t-il joué son rôle ? Question. Comme dans les attaques de Dioura, Ogossagou, Sobane Da, le renseignement militaire a brillé par son incapacité. Est-ce qu’il manque de moyens lui permettant de bien faire son boulot ? Là aussi est une autre question. Mais s’il n’en a pas, les autorités doivent prendre toutes les responsabilités pour bien doter ce service afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle et prévenir certaines des attaques contre l’armée malienne, au moins certaines. Un bon service de renseignement peut jouer un rôle prépondérant dans la guerre. Le renseignement est d’ailleurs pour une armée ce que la sève est pour un arbre. Pas d’arbre sans sève, donc pas une armée forte sans service de renseignement compétent. En plus du renseignement militaire, les blindés doivent être multipliés.

Le conflit dit intercommunautaire crée des hostilités toujours

En plus de l’armée malienne qui est fréquemment victime des pièges des terroristes, des civils meurent en longueur de journée dans la partie exondée de la région de Mopti du fait des conflits intercommunautaires. Des villages sont incendiés, du bétail emporté, et des habitants chassés. La semaine dernière, les habitants de Daga, un village de la commune de Ouenkoro dans le cercle de Bankass, ont été chassés de leur localité. Ils ont quitté le village laissant toutes leurs richesses : greniers remplis de mil, animaux, … Le village voisin, Son, selon des sources locales, menacé par les mêmes forces du mal. Il se passe rarement des jours sans qu’un village ne soit attaqué dans les quatre cercles du pays dogon : Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza.

Compte tenu de tous ces maux, les autorités doivent prendre la question du centre comme leur priorité. Toutes les dispositions doivent être prises pour sauver toutes ces vies qui sont sous menace. Aucune fanfaronnade ou tapage médiatique à Bamako ne pourra résoudre la crise du centre. Les discours creux ne pourront pas non plus gérer cette situation. Elle doit être prise au sérieux. Pour le cas du conflit intercommunautaire, le gouvernement doit faire de son interlocuteur les vrais acteurs de la crise, les milices. Les hostilités doivent enfin cesser. Les Maliens, opposition, majorité, société civile doivent se retrouver, se donner la main pour sauver l’essentiel, le Mali. Les querelles politiciennes doivent, pour un moment, être mises de côté.

Boureima Guindo

SOURCE : Le PAYS
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