Les rideaux sont tombés, ce 3 octobre 2019, sur les travaux de l’atelier régional de lutte contre les stupéfiants qui avait ouvert ses portes, le 1er octobre 2019, à l’École de maintien de la paix (EMP) Alioun Blondin BEY, à l’ACI2000. Cet atelier, qui a pris fin ce jeudi était organisé par l’Office central des stupéfiants (OCS) en collaboration avec l’Ambassade de France, celle des USA, de l’EUCAP-Sahel Mali, et de la MINUSMA.
Au cours des 3 jours, 4 thèmes ont été débattus ; à savoir : la coordination nationale, régionale et internationale ; le contrôle aux frontières et le trafic des stupéfiants ; l’outil de collecte de renseignements mis en place avec le concours des Américains ; les enquêtes conjointes.
À l’issue de la cérémonie de clôture qu’il a présidée, le directeur général de l’OCS, le Magistrat Colonel Adama TOUNKARA, s’est entretenu avec la presse sur les conclusions de cette rencontre ; en présence du représentant de l’Ambassade de France au Mali, Philippe DUPORGE ; et de celui de l’Ambassade des USA au Mali, Ousmane MAIGA.
Selon lui, cette rencontre s’inscrivait dans la logique de l’atelier organisé au mois de mars dernier avec l’appui de l’Ambassade des USA au Mali.
D’entrée de jeu, il a rappelé que le trafic de drogues est classé dans la catégorie de la criminalité transnationale organisée. Dans ce cadre, a-t-il expliqué, les services de lutte et de répression du phénomène des pays de la sous-région ont décidé de mutualiser les expériences, les efforts pour pouvoir arriver à une plus grande efficacité. Pour ce faire, nos pays ont, dit-il, fait appel aux partenaires en vue de les aider à trouver des solutions aux problèmes qui dépassent les frontières.
Il ressort de ses propos que pour prévenir et lutter contre le trafic des stupéfiants dans la sous-région, les participants à la rencontre de Bamako ont eu à faire plusieurs recommandations. Par exemple, les participants ont préconisé la mise en place des bases de données. Car, parmi les difficultés rencontrées par les services d’application de la loi en la matière, il a souligné l’insuffisance de la collaboration au niveau national et régionale. Il s’agit de donner plus d’importance au partage d’information entre les pays. Dans les perspectives, il s’agit de mettre en place des protocoles qui vont faciliter ces échanges entre les services d’application de la loi.
Avant de terminer, le DG de l’OCS a annoncé que la troisième rencontre sous régionale sur la question est prévue à au 1er trimestre de 2020 à Niamey (Niger) pour faire le point des recommandations.
Sur le plan de la répression, les participants ont constaté avec amertume que l’action judiciaire n’est pas généralement à la hauteur des attentes des populations. À ce propos, le représentant de l’Ambassade de France, Philippe DUPORGE, a indiqué son pays, à travers l’AFD, vient de lancer un projet de plusieurs millions pour renforcer la chaine pénale et la justice au Mali.
La France, a dit M. DUPORGE, est touchée de plein fouet par les conséquences du trafic des stupéfiants. Parlant de la connotation régionale, il a indiqué qu’il serait illusoire de penser qu’un seul pays a la solution, la clé à ces problèmes.
Selon lui, les réseaux de narcotrafiquants se sont multipliés et densifiés dans la sous-région. De ses explications, il ressort que des pays comme le Mali qui étaient considérés comme des pays de transit vers l’Europe deviennent de plus en plus des zones de consommation. D’ailleurs, dit-il, les liens qui existent entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants ne peuvent plus être niés par personne.
Pour lui, la chaine de lutte contre l’insécurité passe par la lutte contre les vecteurs de cette insécurité. Pour y faire face, il en appelle à une réponse globale au niveau géographique et matériel.
« L’idée, c’est de se mettre en ordre de bataille », a-t-il conclu.