Depuis quelques années maintenant, le fléau de l’immigration irrégulière s’est imposé avec acuité. L’association des femmes de la presse du Mali (AFPM) s’est penchée sur la question en organisant le 20 septembre 2019 à la maison de la presse, un atelier.
Selon la présidente de l’AFPM, Niania Aliou Traoré, l’une des préoccupations majeures liées aux migrations irrégulières réside dans le cortège de drames humains qu’elles engendrent. A côté des crimes liés aux trafics et traites esclavagistes des migrants, on constate de plus en plus de pertes massives en vies humaines dans les déserts et les mers.
Les pays de destination et les pays de transit durcissent les conditions d’entrée des migrants. La consternante affaire de vente aux enchères des jeunes migrants noirs en Libye en novembre 2017 a constitué une étape supplémentaire des violations des droits humains liées à la crise migratoire.
“Face à ces tragédies humaines, il devient fondamental de former les hommes et femmes de médias sur cette question fondamentale, ses enjeux et ses concepts afin de leur permettre de mieux s’impliquer dans la sensibilisation contre ce fléau”, a ajouté Niania Aliou Traoré.
La présidente de l’AFPM a aussi affirmé que cet atelier sera l’occasion de faire la promotion de la migration régulière qui est une opportunité pour notre pays. Selon la BCEAO, en 2017, les Maliens établis à l’extérieur ont transférés 538 milliards de F CFA. Il convient de noter qu’une partie importante des fonds de la diaspora est transférée par les canaux informels. Les migrants participent dans les localités d’origine, à la mise en place d’infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, pistes rurales etc.).
Doulaye Keïta, conseiller technique au ministère des Maliens de l’Extérieur, a rappelé que le gouvernement a développé de nombreuses initiatives face aux défis de la migration irrégulière. Parmi eux, il y a l’adoption d’une politique nationale de migration et son plan d’action, l’adoption de textes législatifs pour lutter contre les passeurs, le développement d’une véritable diplomatie autour des enjeux migratoires, la mise en place d’outils efficaces, tels que la construction de la cité d’accueil des Maliens de l’extérieur dont le coût s’élève à près d’un milliard de F CFA, financée essentiellement par le budget d’Etat.
“Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de migration, plus de 26 000 Maliens en situation de détresse ont bénéficié de l’appui de l’Etat ces cinq dernières années et plus de 5000 migrants de retour ont été accompagnés dans leur insertion socio-économique à travers des micro-projets“, ajouta Doulaye Keïta.