Une vingtaine de personnes ont été tuées dans l'attaque d'un site d'exploitation aurifère dans le nord du Burkina Faso, ont indiqué des sources de sécurité samedi, le dernier d'une vague de violence généralement imputée à une insurrection djihadiste.
L'attaque de vendredi a eu lieu dans la province de Soum, non loin de l'endroit où des djihadistes présumés auraient fait sauter un pont reliant deux villes du nord à la mi-septembre.
"Des individus armés ont attaqué le site d'exploitation aurifère de Dolmane (...), faisant environ 20 morts, principalement des mineurs d'or", a déclaré une source de sécurité.
Une autre source de sécurité a confirmé l'attaque, ajoutant qu'un certain nombre de personnes avaient été blessées, sans donner plus de détails.
La nation ouest africaine est devenue partie d'une insurrection djihadiste de quatre ans et demi dans la région du Sahel.
Un grand nombre de ces attaques ont été attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaida et à d’autres au soi-disant groupe État islamique.
Plus de 585 personnes ont été tuées depuis début 2015, selon un bilan de l'AFP.
Il y a une semaine, 17 personnes, dont un soldat, ont été tuées lors d'un week-end d'attaques dans le nord.
Le 29 septembre, environ 20 hommes sur des motos ont attaqué le village de Komsilga dans la province de Bam, faisant neuf morts et des magasins en flammes et deux pneus de voiture.
Plus tard le même jour, sept personnes ont été tuées après que des individus armés ont attaqué le village de Deneon dans la même province.
Lors d'une troisième attaque à Deou, dans la province de Soum, un soldat a été tué lors d'une attaque contre une unité de l'armée.
L’armée burkinabé, qui a elle-même subi de lourdes pertes, n’a pas pu arrêter les attaques, qui étaient initialement concentrées dans le nord du pays mais se sont depuis étendues à d’autres régions à l’est et à l’ouest.
Les attaques contre les emblèmes de l'État, les raids sur des villages reculés et l'interprétation brutale de la loi islamique ont contraint environ 300 000 personnes à fuir leurs maisons au sud.
Les attaques ont également alimenté la violence intercommunautaire et ont conduit à la fermeture d'environ 2 000 écoles.
Les dirigeants ouest-africains ont annoncé le mois dernier un plan d'un milliard de dollars pour lutter contre le problème croissant de la violence djihadiste dans la région, lors d'un sommet au Burkina Faso.
La lutte contre la montée de la violence djihadiste dans la région a jusqu'à présent été entravée par un manque de fonds.
Le G5 Sahel, un groupe de travail commun, a été créé en 2014 pour tenter de résoudre le problème, avec le soutien de l'ancienne puissance coloniale française.
À partir de juillet 2017, il a rassemblé des troupes du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger pour tenter de repousser les groupes djihadistes.
Mais le manque de financement, de formation et d’équipement a limité leur efficacité et leur nombre.
La force compte actuellement 4 000 hommes, bien que 5 000 soient initialement prévus.
Selon le groupe de réflexion américain le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), le nombre d'attaques liées à l'islam radical au Sahel a doublé chaque année depuis 2016.
L'année dernière, le total était de 465, soit plus d'un par jour.