Directrice de Publication du journal KABAKO, Mme Diaby Makoro Camara a créé son organe de presse sur fond propre. Aujourd’hui cet entrepreneuriat osé est devenu une vraie réussite. À l’avènement de la démocratie au Mali, il n’était pas évident de se lancer dans une entreprise de presse basée sur des faits divers. KABAKO a connu des moments difficiles, mais aussi des moments de gloire. Il s’est frayé un chemin malgré les difficultés. Aujourd’hui, ce journal de faits divers est devenu la référence dans ce champ de presse au Mali. Il a été suivi de la mise en place de l’Imprimerie Hippo Impression (dont le premier nom était Soro Print Color) et de la Radio Oxygène.
En effet, Makoro Camara évolue dans le secteur privé depuis plus d’une trentaine d’années. Après des stages et bénévolats dans des entreprises privées de la place tels que la Société d’Initiative Togolaise Aigles (SINITECTOA) qui évolue dans le domaine de la télécommunication. La motivation première de Makoro Camara est de rendre service à ceux qui l’entourent, sa famille, ses amis et les milliers de jeunes diplômés sans emplois. Dotée d’un immense cœur, Makoro Camara est fière de pouvoir contribuer à résorber, un tant soit peu, le taux de chômage au Mali.
Elle contribue dans l’émergence de la presse au Mali et le modeste soutien qu’elle apporte aux organes de presse malienne est pour elle une grande satisfaction. Selon elle, la presse au Mali mérite d’être soutenue.
Dans ces trois entreprises, Makoro Camara emploie une vingtaine de personnes, des professionnels de la communication (journalistes, pigistes, animateurs), infographes, conducteurs de machines offset, comptables et tout le personnel nécessaire aux activités de ces trois sociétés.
De par son courage, sa détermination, et son sérieux dans le travail bien fait, Makoro Camara s’impose dans le secteur privé avec une popularité sans pareille.
Elle est une véritable amazone de la presse malienne et un modèle pour les médias en Afrique et au-delà des frontières continentales. Pourtant, rien ne prédestinait notre héroïne à une entreprise de presse privée et à la carrière qui est la sienne actuellement. En effet, après son Diplôme d’études approfondies (DEA) obtenu à l’Université de l’État de Biélorussie (ex-URSS) en 1986, Makoro Camara retourne au bercail et travaille pendant deux ans comme bénévole à la Radiotélévision du Mali (RTM) qui est devenue l’actuelle ORTM. À l’époque, les médias se limitaient à la RTM et à l’Essor en plus des organes de la presse communautaire et sportive de l’AMAP. Donc, pas de presse ou radio privée libre à cette époque.
Depuis la RTM, Makoro Camara est embauchée par une société togolaise de communication dénommée la SINITECTOA qui collaborait avec l’ONP (Office National des Postes). Là, elle fut chef du personnel et gérait une centaine d’employés dont la majorité était des hommes. Mais la SINITECTOA met la clé sous le paillasson, jetant notre femme battante dans la rue. Un chômage de courte durée, car Makoro Camara est recrutée par une structure du Ministère du Travail, « Le Carrec » (Carrefour de reconversion). Malchance ! Les événements de mars 1991 écourtent cette expérience. Le Carrec ferme ; son bulletin de liaison pour lequel elle était embauchée ne verra jamais le jour. Mais, ce fut un bien pour un mal. Car, avec la libéralisation de la presse, l’idée de créer son propre journal lui vint en tête. Et ce fut, sans doute, le tournant du destin de Makoro Camara. L’idée de créer un journal (emboitant les pas de sa grande sœur Ramata Dia) fut mûrie avec son compagnon de toujours, feu Oumar Bouaré. Le titre est vite trouvé, KABAKO. Le premier numéro de KABAKO parait en octobre 1991.
Secrétaire à la communication de l’Association des Professionnelles africaines de la Communication (APAC-Mali) et Trésorière générale de la Maison de la Presse, Makoro était la promotrice du journal féminin « Wassa » et la rédactrice en chef de « Sira » qu’elle animait avec son amie, Mme Fatoumata Maïga, la Directrice de Publication. Dans le monde de la presse au Mali.
Évoluant sous l’encouragement de sa famille, Makoro Camara invite les femmes à travailler, « seul le travail paye ».