Une commission parlementaire spéciale constituée a été mise en place, ce samedi pour tenter de mettre un peu de lumière sur l’affaire dite des avions cloués au sol. A cette occasion, le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, a affirmé qu’aucune information judiciaire n’a été ouverte autour du sujet. Ce, malgré le Procureur du pôle économique a lancé un appel à témoin.
Les députés rentrent dans la danse dans l’affaire dite d’avions cloués au sol par la mise en place d’une commission spéciale d’enquête. L’Assemblée nationale ainsi a validé le samedi dernier, ladite commission comprenant 15 membres avec comme mission de mener des investigations sur cette affaire. Son mandat est fixé à deux mois.
Pour le président Issiaka Sidibé, il n’y a pas eu pour l’instant l’ouverture d’une enquête par la justice que l’Assemblée nationale s’est saisie de ce dossier. « Avant de convier la conférence de présidents des commissions de la représentation nationale, j’ai écrit au gouvernement pour savoir s’il y a une enquête qui a été ouverte. Il m’est revenu qu’aucune enquête n’a été ouverte par la justice. Or, si la justice avait ouvert le dossier, du coup l’Assemblée nationale allait être disqualifiée (…) », a précisé l’honorable Issiaka Sidibé.
Ainsi, profitant du dernier jour de sa session extraordinaire tenue le samedi dernier, l’Assemblée nationale a adopté une résolution de mise en place d’une commission spéciale d’enquête. Elle est composée de 15 membres exclusivement des députés et se répartit comme suit : RPM : 5 ; APM : 3 ; Adema : 1 ; Asma : 2 ; VRD 2 ; Renouveau : 1 ; les non inscrits : 1.
« Tous les groupes parlementaires sont tenus d’envoyer le nom de leur représentants au sein de la commission au plus tard le lundi prochain », a exhorté le président Issiaka Sidibé afin de rendre opérationnelle la mission parlementaire.
La constitution de cette équipe est partie d’une lettre du chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé, adressée au président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé pour l’ouverture d’une enquête parlementaire sur le marché sulfureux d’achat d’avions militaires. C’était le 27 août. Cette affaire traine une casserole de plusieurs milliards de FCFA détournements de fonds publics destinés à l’équipement et au renforcement de la capacité des soldats maliens.
Conformément au Règlement intérieur l’Assemblée nationale, la commission spéciale sera investie de la mission principale de mener des enquête sur l’affaire dite d’avions cloués au sol. Son mandat est deux mois, précise la résolution de l’hémicycle. Mais les postes de la présidence et du rapporteur général appartiennent d’office à l’Opposition, précise le Perchoir.
Cette déclaration contraste avec les propos du Procureur du Pôle économique et financier, qui lors de son point de presse en date du 21 août dernier, avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire d’achat d’avions cloués au sol.
« C’est ainsi que, sans acharnement ni a priori, mais avec objectivité et détermination, nous envisageons d’ouvrir systématiquement des enquêtes sur tous les cas de corruption dont nous aurons connaissance par suite de plaintes, de dénonciations ou par d’autres voies. C’est déjà le cas, entre autres, de l’affaire dite « des avions cloués au sol » et de l’affaire dite ‘’des ristournes de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton’’ révélées par la presse et sur une dénonciation anonyme », avait déclaré le Procureur du Pôle économique.
Si à ce jour aucune information judiciaire n’est ouverte, alors il y a lieu de se poser des questions sur l’appel à témoin du procureur du pole économique dans cette affaire qui défraie la chronique. Aussi, il faut préciser que selon les dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale en cas d’interpellation ou d’arrestation dans cette affaire, cette commission parlementaire est automatiquement dissoute.