Le lundi 30 septembre 2019 devait se faire le renouvellement du bureau communal de la jeunesse du Wassoulou-Balle (Yanfolila). Une délégation partie de Bamako semble-t-il a débarqué dans la grande salle de la Maison du peuple, théâtre de l’événement. Elle conduite par Salif Diawara, unique membre de cette mission qui se fait appeler mandataire de Bamako.
Comme il se fait d’habitude, le bureau sortant que dirigeait Abou Diakité a présenté sa démission. Le mandataire national présente son mandat, énumère et fait lecture des textes régissant le renouvellement des bureaux du conseil.
Ensuite, il fait évacuer la salle. Tous ceux qui n’ont pas le droit de participer au renouvellement doivent sortir. Jusqu’ici, tout s’est bien passé, mais pour combien de temps ?
Le choix unanime des délégués va porter sur le candidat Bakary Sidibé dit Bébé qui avait pour principal challenger Bourama Diawara dit Vieux.
Aucun membre du collège électoral ne sait par quelle alchimie, Bourama Diawara mis en minorité fut proclamé président par le mandataire national, venu de Bamako. Il justifie cette élection par une application rigoureuse des textes qui disqualifient Bébé pour avoir participé à des renouvellements de comités de villages et de quartiers.
Cette interprétation des textes par Bamako, sinon cette lecture en diagonale a fait l’effet d’un tollé dans la salle. Les délégués, membres du collège électoral, très remontés, se sont rués sur le commissaire ou mandataire venu de Bamako. Il a dû prendre ses jambes au cou pour se réfugier à la Préfecture.
Revoici la commune du Wassoulou-Balle à la case de départ. Pas de nouveau bureau jusqu’à nouvel ordre, décision prise par les autorités administratives et communales qui préfèrent s’en tenir à l’ancien bureau. Abou Diakité devra bénéficier d’une prorogation de son mandat.
D’après les informations recueillies sur place, ce commissaire n’a jamais été membre du bureau national. A preuve, il fait cavalier seul et passe directement dans les communes sans avis du conseil régional ni du conseil local qu’il informe seulement de sa présence.
Il aurait fait la même chose dans les communes de Kalana, Koussan avant d’atterrir le surlendemain à Yanfolila. Il se fait accompagner à volonté par des éléments d’un parti politique de la place, acquis à sa cause que les observateurs pointent du doigt comme les tireurs de ficelle.
Très remontés, les jeunes vont se rassembler le lendemain pour limoger le président du bureau du quartier Gouanambougou. Il est soupçonné d’avoir pactisé avec le vrai-faux commissaire ou mandataire de Bamako.
Ils décident de se passer désormais de la tutelle de Bamako pour mettre définitivement en place leurs bureaux communaux. D’autres communes victimes de cette pratique ont envoyé des lettres de protestation à qui de droit et se décident de mettre en place des bureaux parallèles.
Le commissaire a dû rebrousser chemin dans la clandestinité avant la fin de sa mission laissant derrière lui, une atmosphère de confrontation. Le reste des communes abandonnées ont dû s’organiser pour renouveler leurs bureaux dans le consensus en son absence.
Au lieu d’apaiser la situation, ces nouveaux critères qui réglementent les conditions d’éligibilité aux dires de ce mec qui n’inspire pas du tout confiance en la jeunesse du Wassolou fracturent le cadre social déjà fragile.
L’agitation est très forte à la veille du grand renouvellement, celui du bureau local. Que dieu nous assiste. Amen