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Mopti : « Nous voulons le départ de la Minusma et de Barkhane »
Publié le mercredi 9 octobre 2019  |  Benbere
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La jeunesse de Mopti hausse le ton contre la présence de la mission onusienne MINUSMA et de l’opération française Barkhane. Quelques jours après la montée de la violence dans la région avec le massacre de 35 personnes.

A 14 kilomètres de la ville de Mopti, Sevaré abrite le bureau local de la Minusma, près de l’aéroport Hambodejo. Il est 9 heures, ce lundi 17 juin 2019. Les premiers manifestants arrivent sur les lieux de la marche. A l’appel du Collectif des anciens du Conseil régional de la jeunesse de Mopti, le rond-point central de Sevaré a été le point de départ de la marche pacifique contre la présence des forces étrangères dans le pays.

Sur un trajet d’environ un kilomètre, des centaines de jeunes scandaient « À bas la Minusma ! », « Dégage la France ! ». On pouvait clairement lire ces mêmes mots sur les banderoles et les pancartes des jeunes. « Nous n’avons pas besoin d’autorisation pour marcher contre la présence des forces étrangères dans notre pays », lance un manifestant, réagissant au refus de la mairie de répondre à la demande d’autorisation de marcher.

35 personnes massacrées
Cette marche intervient quelques jours après les massacres de près de 35 personnes à Sobane Da dans la région, précisément dans le cercle de Bandiagara. Il y a quelques mois, dans le cercle de Bankass (Mopti), plus d’une centaine de personnes avaient été tuées à Ogossagou.

Depuis quelque temps, à Mopti, comme partout dans le pays, les populations s’interrogent sur l’utilité de la présence des forces étrangères, surtout après les nombreux massacres de populations civiles. Pour Yaya Touré, ancien membre du Conseil régional, « les casques bleus n’arrivent pas à protéger les populations civiles dans le centre, alors que c’est dans leur mandat ». « La France et l’ONU ne sont pas là pour nous protéger ; elles disposent des moyens pour empêcher ces tueries, mais elles ne le font pas », ajoute-t-il.

Le centre du Mali est devenue une zone dangereuse pour la quiétude des paisibles citoyens, et le gouvernement malien, à lui seul, ne peut pas faire face aux multiples défis sécuritaires qui l’assaillent. Toutes choses que le ministre de la Sécurité, Général de division Salif Traoré, a admis facilement devant les parlementaires lors de son interpellation.

Doléances
Le redéploiement des forces onusiennes dans cette partie du pays se fait toujours attendre, alors que le cycle infernal de la violence est à l’œuvre. « Notre marche de ce matin avait pour but d’aller remettre nos griefs et nos doléances au représentant du bureau local de la Minusma. A défaut de leur départ, nous réclamons un mandat robuste, incluant, la sécurisation de l’ensemble des foires hebdomadaires et le désarmement de toutes les milices », explique Sékou Cissé, ancien président du Conseil régional. Il a ajouté également que c’est le début d’un mouvement qui projette d’autres actions si leurs doléances ne sont pas prises en compte.

Ce lundi matin, alors que la Minusma protégeait ses locaux par un impressionnant dispositif sécuritaire, les stations « Total » de la ville, quant à elles, ont fermé par mesure de précaution. Certains commerçants ont également décidé de fermer leurs boutiques le temps de la marche pour exprimer leur soutien aux jeunes. « Nous avons fermé nos portes pour montrer notre mécontentement, explique Moussa Ballo, un jeune vendeur de Moto au marché de Sevaré, les personnes humaines sont plus importantes que les contrats de 6 à 7 mois que la Minusma offre aux jeunes. Nous voulons de la protection et non des contrats.»

Après la lecture publique des doléances par les leaders du collectif, les manifestants se sont dispersés sans heurts avec la police.

Source Benbere
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