Ces derniers temps, le climat est de moins en moins clément, particulièrement dans la zone soudano-sahélienne dont notre pays fait partie. Plus elles se font rares, autant les pluies sont reparties sur des périodes aussi courtes les unes que les autres.
A ce rythme, une reconversion s’impose aux pays géographiquement concernés, et particulièrement le Mali qui devrait aller, cette année même, vers des cultures de courte durée afin d’endiguer la pénurie alimentaire qui secoue déjà une bonne partie du monde rurale. La vulgarisation des semences améliorées (hybrides ou autres) dans les zones agricoles rendra l’agriculture non seulement beaucoup plus performante mais pourrait être une réponse pour l’acclimatation de nos variétés face au phénomène de changement climatique.
A la matière, les services agricoles ont certes effectué les premiers pas, mais la nonchalance dans la mise en œuvre des politiques de modernisation du secteur agricole reste perceptible à l’œil nu. Et pourtant, la saison agricole précédente devrait attirer davantage l’attention des plus hautes autorités sur la nécessité impérieuse de la réorientation des efforts de nos agriculteurs vers des produits plus complétifs et moins exigeants vis-à-vis de la pluviométrie comparativement aux anciennes semences. Même si cela peut paraître impossible pour certains de nos chers paysans, qui n’ont confiance qu’à des méthodes de cultures révolues. Comme indiqué plus haut, la dernière campagne pour des raisons de déficit pluviométrique s’est avérée cuisante pour nos braves populations des campagnes et par conséquent, ce qui devrait arriver arriva, à savoir le déficit alimentaire. Comme si cela ne suffisait pas, la situation est passée de mal en pis avec le pourrissement de la situation sécuritaire dans le septentrion de notre pays, partie la plus vulnérable en terme d’insécurité alimentaire. Néanmoins, les autorités essayent tant bien que mal de joindre les deux bouts en attendant les nouvelles récoltes, qui d’ailleurs, sont aussi exposées aux mêmes menaces de l’année dernière. Ainsi, il serait important d’attirer d’ores et déjà l’attention du monde paysan sur les semences dites hybrides. Bien qu’elles ne peuvent s’exprimer complètement que dans la limite permise par les contraintes climatiques ou organiques, il a été démontré par les spécialistes que ces semences hybrides ont un rendement nettement supérieur aux autres types ( 6 à 10 tonnes/hectare). Cela s’expliquerait par leurs caractères. Par exemple, le croisement de deux lignées pures de mais donne des hybrides F1 identiques qui possèdent des caractères plusieurs fois supérieures à celui du paysan. Ainsi, le projet de vulgarisation de ces semences à travers la direction nationale de l’agriculture doit être redynamisé. Pour rappel, les autorités ont subventionné au titre de la campagne agricole 2011-2012 plus de 30 tonnes de semences de maïs hybride pour une superficie de 443 hectares. Et pour la campagne en cours, il est prévu 342 tonnes dont 228 tonnes subventionnées par le gouvernement.
A ceux-là, devrait s’ajouter un accompagnement conseil digne du nom pour que les nouvelles récoltes très attendues puissent combler les espoirs. Ceci est tout aussi crucial que le règlement définitif de la crise du nord, une zone de production non moins importante se trouvant encore sous contrôle des bandits armés.