A partir du lundi 7 Octobre, est officielle la reprise des classes. Le contexte reste sensible pour les élus qui n’ont pas intérêt à se rater.
Depuis le 30 juin dernier, les députés étaient en vacances. Malgré le repos, une session extraordinaire vient d’être convoquée. Au lendemain du vote prolongeant d’une année le mandat de la législature, la cour constitutionnelle avait pris le relais.
A travers son arrêt numéro 2019-03/c du 28 juin, la question fut tranchée en considérant le dépôt effectué le 11 juin du projet de loi par le Premier Ministre.
L’équipe de Manassa Danioko approuvait le respect de l’article 70 de la Constitution, stipulant que la loi en la matière a été votée à l’Assemblée nationale à la majorité simple.
L’adoption de la prorogation du mandat parlement, 15 jours après son dépôt, a été approuvée par la Cour constitutionnelle sur la base du procès-verbal sur lequel, sont mentionnés 123 voix pour, 0 contre et 19 absentions.
La procédure de l’examen de ladite loi et son adoption ont été conformes aux yeux de l’équipe de Manassa Danioko. Ainsi, la prorogation allant au 2 mai 2020 est conforme à la Loi fondamentale. La requête du Premier ministre est finalement recevable et l’arrêt y afférant, publié au journal officiel.
Sauf que la rentrée a lieu à un moment où le Dialogue politique National a pris de l’ampleur. Plusieurs entités politiques et de la société civile ont boudé les assises en vue. On n’oubliera pas que plusieurs élus sont décriés dans leur base depuis la fin de la présidentielle : ils furent déposés par leur section mais sont encore « en vie » du fait des deux récentes prorogations. Certains ont dans la foulée, changé de couleur politique dont le renfort massif à l’ASMA.
Le parti de l’ex PM Boubeye Maiga est aux prises avec celui d’Aliou Boubacar Diallo afin d’occuper les bureaux qui lui ont été affectés. L’ASMA ne compte pas faire de concession lors de la mise en place du bureau parlementaire et les enchères ont commencé. Mieux, le peuple n’entend pas accepter une énième prorogation alors que l’opposition a toujours voté oui et clamé sur tous les médias qu’elle a toujours été contre la longue durée du mandat des députés.
Enfin, l’Assemblée se doit de rappeler à l’ordre le PM Boubou Cissé. En 6 mois aux affaires, il n’a jamais daigné faire la DPG, provoquant un manque de lisibilité de ses actions. Ce qui peut expliquer que son gouvernement fut mis à rude épreuve lors des contestations autours du réseau routier.
Les ingrédients sont donc réunis pour qu’à la moindre erreur, les députés se retrouvent au cœur de la contestation populaire. Dans un Mali marqué par un déficit institutionnel avec l’échec récent de la révision constitutionnelle, il est clair qu’il y a péril en la demeure et les députés devront être en phase avec les populations.