Rien ne va plus entre Mme la ministre de l’Élevage et de la pêche, le Dr KANE Rokia MAGUIRAGA, et la patronne du Marché central à poissons, Mme DIAWARA Aïssata Lady TOURE, non moins présidente des femmes du parti présidentiel. En effet, après avoir cherché en vain des prétextes pour relever la présidente des femmes du RPM de son poste de directrice, qu’elle juge, à tort ou à raison juteux, Mme la ministre met le syndicat des travailleurs à la trousse de sa camarade du parti. Notre enquête !
Le pot au rose a été découvert lorsqu’un groupuscule de travailleurs du Marché central à POISSONS DE Bamako, qui avait juré de faire la peau à Mme la directrice, a passé à l’aveu.
Les faits
Depuis un certain temps, la Direction du marché à poissons a d’énormes difficultés pour gérer financièrement son personnel, à cause d’une panne de la machine à glace et d’autres dysfonctionnements techniques qui affectent l’économie de la boite. Ce qui a occasionné un retard des salaires de deux mois et les payements de l’INPS. Selon une source bien introduite, malgré cette situation difficile, la Direction a décidé de maintenir toute l’équipe, car considérant qu’il s’agissait de difficultés passagères que toutes les entreprises peuvent traverser dans le contexte actuel du pays.
« Nous sommes même allés à l’inspection de travail pour demander conseil auprès des experts. Labàs, nous avons été conseillés de mettre les travailleurs en congé technique en attendant le retour d’une situation favorable. Mais nous avons évité de mettre nos frères qui sont également des chefs de famille en chômage. Nous leur avons fait comprendre qu’il fallait serrer les coudes pour surmonter cette période. Et tout le monde était d’accord. C’est ainsi que nous sommes parvenus à alterner les salaires et les frais d’assurance à l’INPS et tout allait bien », nous a expliqué un responsable de la boîte. Cependant, cette période d’accalmie ne va pas durer longtemps. Car un groupuscule de 15 agents a décidé de troubler l’environnement de travail du service, en posant des revendications et en organisant des assemblées générales dans la cour dudit service, selon notre source. L’objectif, dit-elle, était clair, chasser la Directrice de là, pour gestion « calamiteuse ». Tout y était fait pour intimider et traumatiser Mme DIAWARA afin de la faire partir.
Ainsi, des mensonges de tout genre ont été concoctés par ces adversaires pour réussir le coup : des interviews accordées aux journalistes dans la cour, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Une année sans salaire », « Trop, c’est Trop », « Démission, Mme la Directrice »…
Surprise et choquée par cette attitude de ces travailleurs, qui n’étaien t réellement qu’à deux mois de retard de salaire, Mme DIAWARA, nous rapporte notre source, est revenue sur sa décision de ne pas mettre les agents en congé technique.
L’aveu des travailleurs
« Ce n’est pas mauvais de revendiquer, mais il faut le faire en toute objectivité et dans le respect de la loi. Comme ce cadre n’était pas respecté, nous avons jugé nécessaire de retourner à l’inspection de travail pour prendre la décision d’envoi en congé technique, comme le prévoit l’article 35 du Code du travail », nous a confié notre source très préoccupée.
C’est suite à cette décision que des agents inquiets de ce qui les attendait désormais ont voulu passer à l’aveu : « on nous a dit de tout faire pour que Madame DIAWARA quitte le marché central à poissons. Nous lui demandons pardon et nous voulons retourner travailler », nous a-t-on révélé.
Selon un autre travailleur, le marché central à poissons souffre des manigances de Mme la ministre qui ne veut plus sentir sa Directrice qui est pourtant une compagnon politique à elle.
Selon des sources concordantes bien introduites, à l’origine du différend entre deux camarades politiques, une affaire de recrutement. Ainsi, nous rapporte-t-on, c’est la ministre de l’Élevage et de la pêche qui aurait envoyé à Mme la directrice du Marché central à poisson deux personnes pour être recrutées au niveau de ce service. Au regard de la situation financière difficile du service, la demande de la ministre n’a pu avoir un avis favorable auprès de la directrice. Toute chose qui irrita Mme KANE Rokia MAGUIRAGA qui a mal interprété la décision de sa camarade politique comme une offense.
La pomme de discorde
Interpelé sur la question, un proche de Mme DIAWARA nous a confirmé cette information avant de nous expliquer que sa décision n’avait rien de méchant, mais une simple situation indépendante de sa volonté.
« Elle lui a tout simplement expliqué qu’elle ne pouvait pas augmenter la charge pour le moment », nous a-t-il confié. Depuis ce jour, constate notre source, les répressions de la ministre sur sa directrice n’ont plus faibli.
« Un jour, l’EDM est venu couper le courant du marché sur ordre du ministère de l’Élevage et de la pêche. Comment un marché à poissons peut-il fonctionner sans électricité ? Pire, le cabinet recevait certains travailleurs qu’il faisait monter contre la directrice, sans écouter sa version des faits », nous explique une autre source. Si Mme la ministre n’arrive pas à prendre son courage entre ses deux mains pour relever sa camarade politique de son poste, il n’en demeure pas moins que l’atmosphère est loin d’être conviviale entre les deux personnalités. Les jours à venir nous en dirons davantage sur le climat actuellement tendu entre la ministre de l’Élevage et de la pêche, KANE Rokia MAGUIRAGA, et sa directrice du Marché central à poissons de Bamako, Mme DIAWARA Aïssata Lady TOURE, non moins présidente des femmes du RPM.