PolitiqueAdoption hier en Conseil des ministres du décret fixant l’attribution des grades aux ex-combattants Un pas de plus vers la formation de l’armée reconstituée
Le Conseil des ministres, réuni en session ordinaire, hier, mercredi 9 octobre, a adopté un projet de décret fixant les modalités d’attribution de grades, de fonction de commandement et de reclassement des ex-combattants des mouvements signataires dans les corps constitués de l’Etat, y compris dans les Forces Armées et de Sécurité.
Selon le communiqué issu de cette session, ce décret fixe les modalités d’attribution de grade, de fonction de commandement et de reclassement des ex-combattants des mouvements dans les corps des forces armées, de la police nationale, de la protection civile, des douanes, des eaux et forêts, de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée et dans d’autres corps de la fonction publique.
A noter que ce décret s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des engagements du Gouvernement conformément à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Ce décret va certainement permettre à certains ex-combattants de pousser un véritable ouf de soulagement. Il s’agit notamment des ex-déserteurs, dont le nombre ayant rejoint les casernes depuis janvier dernier est estimé à plus de 500 ainsi que les 1006 ex-combattants issus des rangs du MOC, qui viennent d’intégrer les FAMAs.
Toutefois, des questions continueront certainement d’être en suspens. On se rappelle que ce projet avait été rejeté par les ex-rebelles de la CMA. Lesquels demandaient, entre autres, que les ex-déserteurs soient réintégrés dans les rangs des forces armées avec des grades proposés par ces derniers, le paiement des indemnités avec un rappel des années passées dans la rébellion, l’indemnisation de ces combattants anciennement membres des FAMa qui sont décédés et ceux qui sont devenus invalides.
Des conditions avaient été rejetées par la hiérarchie militaire restée inflexible quant au respect des critères de compétences et d’expériences. Cela, par crainte aussi de susciter des mécontentements dans les casernes où certains militaires pourraient considérer ces largesses comme une prime à la rébellion.
Par ailleurs, certains ex-déserteurs, qui ont regagné les casernes depuis janvier dernier, veulent au minimum garder les mêmes grades qu’ils avaient au moment de rejoindre le maquis. Aussi, dans les rangs du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), certains responsables de mouvements ont estimé que le grade de commandant, qui est le plus élevé à leur niveau, soit revu.
En tout cas, la polémique autour de ce décret n’est certainement pas près de s’éteindre.