La tristement célèbre CMA, l’organisation criminelle contrôlant depuis 5 ans, la zone de Kidal pour des intérêts stratégiques mafieux, s’est vu ironiquement lâchée par ses fameux maîtres de l’Occident, notamment, la France. Celle-ci, à l’instar du reste de la communauté internationale, s’est finalement désolidarisée d’une horde de malfrats qui, jusqu’ici, n’a su qu’œuvrer à enfoncer le Mali dans la plus complète des instabilités.
Les multiples fourberies des dirigeants de la CMA dans le cadre de l’application de l’Accord de paix depuis sa signature en 2015, semble avoir contraint leurs complices étrangers à les lâcher. Les nombreux accords secrets entre la CMA et certains membres de la communauté internationale, en plus de celui signé avec la France sous l’ex-président Sarkozy, avaient de claires contreparties à honorer de la part les bandits armés de Kidal.
Ces contreparties, majoritairement liées à l’exploitation des richesses naturelles du Nord, ne seraient pleinement réalisables qu’à à la faveur de la partition du pays où, à défaut, l’acquisition d’impressionnants pouvoirs d’autonomisation territoriale par la CMA. Ce qui permettrait de négocier les contrats d’exploitation du sous-sol du nord en dehors de l’Etat central du Mali. Car, dit-on, il est plus facile de négocier avec une minorité affairiste qu’avec une majorité organisée.
L’impatience des partenaires obscurs vis-à-vis des hors-la-loi de Kidal, s’était accrue à un tel point que l’aide financière et matérielle secrètement accordée à la CMA par ces derniers, ne tombait plus qu’à compte-gouttes. Ce n’est pas pour rien que ces mafiosos de Kidal, ont obligatoirement tenu à faire fonctionner l’aéroport de la ville qui leur sert de point stratégique majeur dans leurs différentes transactions et autres opérations transfrontalières mafieuses. En plus de recevoir une aide mensuelle colossale de l’Etat du Mali, les opportunistes de la CMA bénéficient d’avantages diplomatiques hors pair, aux dépens du pauvre contribuable malien.
La décision d’Ibrahim Boubacar Kéita de faire réviser si nécessité il y a certaines dispositions de l’Accord d’Alger, est visiblement venu enfoncer le clou. Les dirigeants de la CMA, qui se voyaient déjà comme des citoyens exceptionnels avec un Accord de paix aux dispositions inapplicables, s’imagent dans la pire des disgrâces avec une révision dudit document. Les dispositions de l’Accord dit de paix, qui font indubitablement la part belle aux égarés de la CMA, au péril de l’unité nationale, n’ouvrent, en effet, la voie qu’à une véritable machine de division et, en fin de compte, à la partition du pays. Chose qui n’a point cessé d’être ouvertement souhaitée par les bandits armés de Kidal, déguisés en « citoyens fréquentables ».
Les dernières déclarations combien poignantes du Président nigérien, Mamadou Issoufi et Président de la CEDEAO, contre la mafia kidaloise économiquement, militairement et diplomatiquement soutenue depuis l’étranger, ont sans équivoque attribué à la zone, le statut d’un incommensurable foyer de déstabilisation régionale. Ces révélations ont bouleversé l’élan de la CMA au point qu’elle ait instrumentalisé une poignée de personnes pour une prétendue marche de protestation, en fin septembre dernier à Kidal. En clair, ces propos de Mahamadou Issoufi, comme un coup de tonnerre, auront eu pour impact de porter un coup fatal à l’assurance illusoire et aux espoirs mal placés des renégats de la CMA.
Moulaye DIOP