Le Général démissionnaire de l’armée Moussa Sinko Coulibaly a été entendu hier, le jeudi 10 octobre 2019, au camp 1 de la gendarmerie suite à ses tweets, après la double attaque de Boulkessi et de Mondoro, indiquant qu’ «il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du peuple.» Au sortir de l’audience, l’ancien ministre de l’administration territoriale du Mali a nié d’avoir incité à un coup d’Etat. « Nous sommes respectueux des lois de la République, nous sommes respectueux de la constitution, nous savons que le peuple est avec nous. On ne voit pas pourquoi on va essayer de passer à coté des lois de la République pour essayer d’apporter des solutions. Nous sommes confiant que l’aspiration profonde de la nation doit avoir une réponse appropriée et aujourd’hui, c’est nous qui proposons les vraies solutions.», a indiqué le tonitruant opposant au régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Hier, après son audition qui a duré plusieurs heures, environ sept heures, Moussa Sinko Coulibaly, le général démissionnaire de l’armée malienne et candidat à l’élection présidentielle de 2018, est revenu, dans une interview accordée à la presse, sur les raisons de sa convocation au camp 1 de la gendarmerie. « C’était une convocation, une audition… Après mon tweet qui dénonçait la souffrance du peuple malien, la mauvaise gouvernance et la situation générale du pays, on m’a expliqué, à travers une correspondance du procureur de la commune V, qu’il y a eu quelqu’un qui a pensé que ce tweet était une incitation à une révolution, une insurrection, un soulèvement et un coup d’Etat. Je doute vraiment si la personne comprend français et j’invite la personne à retourner à l’école pour apprendre à lire et à comprendre le français», a déclaré Moussa Sinko Coulibaly. Il ajoutera que lors de son audition, il a donné ses points de vu qui sont connus, de son avis, de tous. « J’ai tout le temps parlé sur les différentes radios et télévisions. Ce que nous disons entre nous, c’est ce que nous disons sur les radios, sur les télévisions. Ce que nous faisons n’est pas caché », a indiqué Moussa Sinko Coulibaly. « Nous sommes respectueux des lois de la République, nous sommes respectueux de la constitution, nous savons que le peuple est avec nous. On ne voit pas pourquoi on va essayer de passer à coté des lois de la République pour essayer d’apporter des solutions. Nous sommes confiant que l’aspiration profonde de la nation doit avoir une réponse appropriée et aujourd’hui, c’est nous qui proposons les vraies solutions », a indiqué l’ancien ministre de l’administration territoriale du Mali.
Affaire classée ?
Quelle suite sera réservée à l’audition du farouche opposant au régime en place ? De l’avis de l’intéressé, il est disponible et reste à la disposition de la justice malienne pour apporter, au besoin, les précisions et les explications. « Nous savons que le combat que nous menons est un combat juste, un combat noble. Rien ne va nous dévier sur ce chemin qui est le seul chemin qui va amener le peuple malien vers une sortie définitive de crise. Nous voulons la vraie démocratie dans ce pays, nous voulons le bonheur pour les Maliens, nous n’allons jamais nous décourager, nous travaillons jour et nuit, sans relâche, et nous voulons continuer sur ce chemin. Et avec l’aide de Dieu, les Maliens qui étaient sceptiques et qui se posaient encore la question où se trouve la voie et la solution, je pense que désormais personne ne doute qu’aujourd’hui seule la ligue démocratique pour le changement est la solution pour tous les Maliens », a expliqué Moussa Sinko Coulibaly.
L’ancien ministre de l’Administration territoriale du Mali, de la Décentralisation et de l’Aménagement, dans le premier gouvernement du président IBK, multipliait, dernièrement, les sorties médiatiques appelant à « mettre fin au régime » actuel.
Le 30 septembre et le 1er octobre 2019, des terroristes ont lancé une attaque coordonnée contre les camps de Boulkessi et Mondoro, dans le centre du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso. Selon les autorités maliennes, dans les rangs des FAMa, le bilan provisoire fait état de 38 morts, Juste après cette double attaque contre l’armée malienne, le général Moussa Sinko Coulibaly a posté plusieurs tweets virulents contre le pouvoir : « Il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du peuple… La nation est meurtrie par l’incompétence du régime d’une médiocrité à nulle autre pareille. Il est temps de trouver des moyens pour mettre fin à cette gouvernance scabreuse.»
Lors d’une réunion entre IBK et les groupements politiques signataires de l’Accord politique de gouvernance, le président de la République a réagi aux propos du général. « Je tenais à vous dire cela, et encore une fois, notre nation, aujourd’hui, plus que jamais, a besoin de solidarité, a besoin de se resserrer, n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch. Aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise. Et je crois que cela n’est pas du tout à l’ordre du jour et nous ne saurons nous inquiéter. Mais je tiens à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes », a déclaré IBK.