Le Conseil a noté que le Gouvernement malien et les groupes armés signataires que sont la Plateforme et la Coordination (ci-après « les Parties ») avaient progressé dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (ci-après « l’Accord »), en particulier en intégrant dans les Forces de défense et de sécurité maliennes plus de 1 000 membres des groupes armés signataires et en œuvrant quelque peu au développement socioéconomique du nord du Mali, mesures qui faisaient partie des mesures prioritaires énoncées dans la résolution 2480.
Le Conseil a en outre accueilli avec satisfaction le lancement du dialogue national sans exclusive (ci-après « le dialogue »), qui marque une étape dans la voie de l’achèvement de la réforme constitutionnelle. Il a encouragé toutes les parties prenantes à mener le dialogue en recherchant un large consensus, sans lequel ce dialogue ne pourra aboutir.
Le Conseil a noté qu’en dépit de ces progrès, il restait encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre l’Accord et les autres mesures prioritaires énoncées dans la résolution 2480.
Le Conseil a donc exhorté les Parties à reprendre leurs travaux, dans le cadre du Comité de suivi de l’accord, afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord, en prenant d’urgence des mesures substantielles, constructives et irréversibles, notamment en vue d’assurer l’achèvement de la réforme constitutionnelle inclusive, à l’issue d’une consultation sans exclusive à laquelle auront pleinement participé les parties maliennes, l’opposition politique et la société civile, de procéder au transfert aux collectivités territoriales des services déconcentrés de l’État et de renforcer la participation effective des femmes aux mécanismes établis pour faire progresser la mise en œuvre de l’Accord.
Le Conseil a rappelé que le fait de prendre part à des hostilités en violation de l’Accord ou de prendre des mesures qui faisaient obstacle à la mise en œuvre de l’Accord, y compris par des retards persistants, ou menaçaient cette mise en œuvre, faisait partie des critères donnant lieu à désignation aux fins de sanctions, en application de la résolution 2374 (2017).
Le Conseil s’est déclaré de plus en plus préoccupé par la dégradation des conditions de sécurité dans le centre du Mali. Il s’est félicité des mesures d’action renforcées prises par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour faire face à la situation, tout en sachant qu’il incombe au premier chef aux autorités maliennes d’agir à cet égard. Il a salué les efforts déployés par les autorités maliennes pour rétablir l’autorité de l’État dans les régions du centre du Mali et a encouragé la mise en œuvre des engagements pris.
Le Conseil a condamné avec la plus grande fermeté les attentats terroristes perpétrés le 6 octobre contre deux patrouilles de la MINUSMA à Aguelhoc et Bandiagara dans les régions de Kidal et de Mopti, qui ont fait un mort et plusieurs blessés.
Le Conseil a également condamné dans les termes les plus énergiques les attentats terroristes perpétrés le 30 septembre et le 1er octobre contre deux camps des Forces de défense et de sécurité maliennes à Boulikessi et Mondoro dans la région de Mopti, qui ont fait 40 morts et de nombreux blessés.
Le Conseil a exprimé sa profonde sympathie et ses sincères condoléances aux familles des victimes, aux Gouvernements malien et tchadien et à la MINUSMA, et souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés.
Le Conseil a demandé au Gouvernement malien d’ouvrir rapidement une enquête sur ces attaques et d’en traduire les auteurs en justice. Il a souligné que les attaques visant des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.
Le Conseil a réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Il a souligné que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations que leur imposaient le droit international et les résolutions qu’il avait adoptées sur la question.
Le Conseil a réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés. Il a rappelé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales.
Le Conseil a réaffirmé son appui sans réserve aux Forces de défense et de sécurité maliennes, au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, à la MINUSMA et aux autres forces de sécurité présentes au Mali et dans la région du Sahel, comme il est indiqué dans la résolution 2480 (2019). Il a souligné que les mesures prises par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueraient à sécuriser la région du Sahel. Il a encouragé la Force conjointe du G5 Sahel à tirer parti au plus vite de l’appui logistique que lui offrait la MINUSMA en application des résolutions 2391 (2017) et 2480 (2019).