La vingtaine d’association membre du mouvement a organisé au mémorial Modibo Keita une assemblée générale le 12 octobre 2019. Pour le mouvement, le dialogue ne correspond pas à la volonté des maliens. Plusieurs personnalités (Mountaga Tall, Modibo Sidibé, Koniba Sidibé, Iba N’Diaye entre autres) ont rehaussé de leur présence cette assemblée présidée par Madame Sy Kadiatou Sow.
Cette Assemblée a été marquée par les mots de bienvenue de la présidente du mouvement Madame Sy Kadiatou Sow, suivi de la présentation du rapport d’activités de juin à ce jour et une analyse du Premier ministre Modibo Sidibé sur les termes de références dudit dialogue. Ces interventions ont été suivi de plusieurs séries de prise de parole des participants qui sont tous indignés de la gouvernance, des acteurs démocratiques et de la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays. Selon les participants, un flou entoure le dialogue.
Il se demande s’il est normal de poursuivre le dialogue national non inclusif. Le dialogue national inclusif est en passe de devenir un rendez-vous manqué pour les maliens qui y fondaient pourtant un espoir ou un monologue entre les partis de la majorité et mouvements proches ou assimilés.
Ce Dialogue National Inclusif au départ initié sous la forme Dialogue politique Inclusif présageait du bout du tunnel. Du fait, que le pays traverse une période difficile de son histoire politique, une période marquée au plan sécuritaire par une résurgence du terrorisme avec des attaques barbares et meurtrières ciblant les populations civiles, les forces armées et de sécurité nationales ainsi que les forces internationales participant à la mission de stabilisation du Mali.
La période est également marquée par les revendications et doléances récurrentes des travailleurs, les grèves qui paralysent l’économie nationale et menacent la stabilité générale du pays. Il y a des appels à peine voilés à l’insurrection populaire, à la défiance vis-à-vis de l’autorité légitime. La conjoncture politique a conduit à la démission du Premier ministre Soumeylou B Maiga le 12 Avril. Eu égard à la situation du pays, l’opposition et la majorité ont marqué leur disponibilité pour un dialogue politique inclusif pour prendre en compte les différentes sensibilités politiques nationales et travailler à trouver les solutions aux défis actuels dans une démarche consensuelle, impliquant le plus grand nombre d’acteurs nationaux.
Cette volonté s’est traduite par un accord dont la mise en œuvre est confiée au Premier ministre. Et l’organisation, dans les meilleurs délais, d’un dialogue politique inclusif avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali, la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans le cadre d’une appropriation nationale du processus de paix, la conduite dans le consensus, des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales indispensables à la stabilisation du pays, la stabilisation du centre du pays et la lutte contre le terrorisme, l’organisation des prochaines élections législatives et tous autres scrutins qui s’imposent, l’assainissement et la gestion rigoureuse des finances publiques le tout soutenu par une lutte implacable contre la gabegie, la corruption et l’enrichissement illicite, la lutte contre l’impunité, le népotisme et toutes les formes d’injustice, la restauration de l’autorité de l’Etat avec notamment l’adoption de mesures fortes contre l’incivisme, les réformes politiques et institutionnelles, l’apaisement du front social par la refondation du cadre légal et règlementaire du monde du travail sans mettre en cause les droits acquis des travailleurs, le renforcement de la diplomatie malienne et la coopération internationale, la lutte contre les effets des changements climatiques.
Cependant, depuis un certain temps plusieurs voix se lèvent à l’image du mouvement anw ko mali pour dénoncer le Dialogue.
Avec toutes ces défections, on peut sans risque affirmer que les fondements du dialogue national inclusif sont ébranlés. En effet, sans l’adhésion de tous les partis politiques et de l’ensemble des organisations de la société civile, le dialogue national est voué à l’échec !