Le Groupe des patriotes du Mali et la Plateforme des jeunes musulmans du Mali, engagés pour l’intégrité du territoire malien, ont tenu un meeting le samedi 12 octobre, sur l’esplanade de la Bourse du travail. Objectif déclaré : demander le départ pur et simple de la France et l’intervention militaire de la Russie au Mali.
Constitués de leaders d’associations de la société civile, de religieux et de politiques, les manifestants se disent conscients des efforts titanesques déployés par les FAMa pour la défense la souveraineté du Mali et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Inquiets toutefois du regain de tensions au nord et au centre du Mali, ils se sentent interpellés par les proportions de pertes en vies humaines depuis le début du conflit.
Ainsi, dans une déclaration, les initiateurs ont exhorté le gouvernement à confier la protection des personnes et de leurs biens à l’armée malienne et cela, sur toute l’étendue du territoire. Tout en dénonçant le statut actuel de Kidal, ils ont au passage réclamé la souveraineté de l’Etat sur cette contrée.
Au regard de la crise multidimensionnelle que traverse le pays, de l’insécurité grandissante sur toute l’étendue du territoire et de la multiplication des tueries des populations et des forces de sécurité dont les dernières sont celles de Boulkessi et de Monduro, les manifestants ont demandé le retrait pur et simple des forces françaises et onusiennes au Mali. En perspective, ils réclament une intervention militaire de la Russie, un pays ami de vieille date.
Si des manifestants scandaient « A bas la France ; Non à la présence de la Minusma », le Pr Clément Dembélé, apparemment engagé sur tous les fronts, a précisé que leur manifestation n’est ni contre la France ni contre la Minusma et non pour la Russie. « Nous sommes pour le Mali. Nous voulons compléter certaines limites des deux forces par une intervention russe au sol, dans les airs et en matière de renseignement. Si la France pense qu’elle peut faire mieux que la Russie, elle n’a qu’à faire ses preuves », a-t-il ajouté. Il en a profité pour inviter le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, d’engager des discutions pour remettre sur la planche l’amitié Mali-Russie.
Au-delà d’une présence militaire russe pour libérer l’ensemble du territoire, le Pr Dembélé mise sur la Russie pour relancer l’économie malienne et renforcer la capacité intellectuelle et idéologique des Maliens. Le Pr Dembélé, pour motiver sa présence sur l’esplanade de la Bourse du travail, a laissé entendre que le Mali risque de disparaitre dans son existence.
Pour Abdoulaye Fofana, président de l’Action pour l’intérêt du peuple (AIP), la tenue de ce meeting est pour le Mali. En demandant le départ de la France, M. Fofana a expliqué que le contrôle de notre pays est aujourd’hui entre les mains de la France qui refuse malheureusement de nous dire la vérité sur ce qui se passe au nord et au centre du pays, a-t-il déploré. Selon le président de l’Action pour l’intérêt du peuple, « presque chaque jour, un Malien est tué depuis 2013…». Toujours selon M. Fofana, la France, afin de légitimer sa présence au Mali, s’est fait assister par 1200 soldats tchadiens, 350 allemands, 40 anglais, 50 espagnols, 40 danois et 50 estoniens sans compter la force du G5 Sahel. Il en appelle à une solidarité nationale autour de l’essentiel pour sauver le Mali, le départ de la France et une intervention militaire de la Russie au Mali.
Une intervention dont le président du Groupement des patriotes du Mali, Fodé Sidibé, motive par la pétition lancée en 2017 et qui a été cautionnée par 8 804 849 Maliens.