Peu d’observateurs parlent du retour fracassant des anciens djihadistes à leurs anciennes positions. En effet, leur chape de plomb se reconstitue lentement mais sûrement à travers les mêmes acteurs et aux mêmes endroits. Libéré récemment dans le cadre d’échanges de prisonniers, l’ancien chef de la police islamiste à Gao, Aliou Touré, n’est pas si loin de la Cité des Askia. Il y a rejoint un autre habitué des lieux, en l’occurrence El Sahraoui qui règne actuellement en maître absolu à Gao, à l’exception de zones sédentaires. Il nous revient de bonne source que dans un rayon de 15 Kilomètres, un peu partout, ni l’armée, ni les mouvements armés et les forces étrangères n’osent s’aventurer. Il en résultant une accommodation des populations aux lois de djihadistes qui, sous l’égide d’El Sahroui, perçoivent des impôts per capita dans des proportions assez conséquentes pour entretenir leur redoutable armée. Ce n’est pas tout. De nombreux éleveurs sont en outre contraints au paiement de la zaqat par tête, ainsi qu’à des restrictions comme la consommation de tabac. La plupart des citoyens choisissent la résignation mais d’aucuns choisissent de s’y soustraire par l’exil après le bradage de leurs biens bien sûr.