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Pillage du camp de la Minusma à Sévaré : Un lâche combat. Les forces onusiennes ne doivent pas payer à la place d’un régime corrompu
Publié le mardi 15 octobre 2019  |  L’Inter de Bamako
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Furieuse de ne pas bénéficier du soutien des forces étrangères à son armée dans la lutte contre des djihadistes et des terroristes, la population de Sévaré a mis à sac, samedi 12 octobre, un camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Ce pillage intervient quelques jours seulement après que les femmes des militaires eurent marché pour dire au Premier ministre Boubou Cissé qui était dans la même ville pour une tournée de deux (02) jours que leurs époux n’iront pas au front.
S’en prendre aux forces onusiennes est une fuite en avant. Qu’en est-il de ceux qui ont acheté du matériel militaire défectueux dont les conséquences sur les théâtres d’opération sont les morts, les larmes du peuple malien?
La colère de la population de Sévaré contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) intervient à un moment où les Forces armées maliennes (FAMAs), engagées au front pour lutter contre les djihadistes et les terroristes, ont subi un lourd bilan (35 morts, chiffre annoncé par le gouvernement malien) dans les attaques des camps de Mondoro et Boulkessi, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.
Auparavant, au lendemain des attaques, des manifestations se sont déroulées à Bamako et Kati, où les épouses des militaires sont sorties massivement en barricadant les voies publiques pour demander les nouvelles de leurs conjoints qui ont, durant des heures, affronté les forces rétrogrades et obscurantistes qui sèment horreur et désolation dans notre pays, depuis 2012.
Le pillage du camp de la MINUSMA à Sévaré, où, sur les images véhiculées par les réseaux sociaux, nous voyons des jeunes déchaînés se saisir de tout ce qu’ils pouvaient emporter, est un lâche combat que nos compatriotes veulent déclencher contre des forces onusiennes dont la mission à elles assignées est claire comme l’eau de roche.
Le représentant du général de l’ONU au Mali, Mohamed Saleh Anadif, a été, on ne peut plus clair dans une interview accordée l’année derrière à une radio étrangère: ‘’La mission de la MINUSMA n’est pas de combattre le terrorisme…’’ Cette déclaration en son temps n’a reçu aucune riposte digne de ce nom de la part des autorités maliennes qui ont préféré parler sous cape. Mais du côté des forces patriotes maliennes soucieuses du devenir du pays, des voix se sont élevées pour demander un mandat plus robuste dans l’engagement des Casques bleus aux côtés de l’armée malienne pour combattre les terroristes et autres forces négatives qui tuent sans foi ni loi les populations, incendient les villages, les animaux, saccagent les greniers et dont le contenu est à son tour brûlé.
Cette mise à sac du camp des forces onusiennes est une honte et un déshonneur pour notre peuple qui déplace son combat chaque fois que l’occasion lui est offerte sur un plateau d’argent pour interpeller ceux qui ont en charge la gestion du pays et qui se sont engagés dans la prédation, prévarication, surfacturation et le vol en bandes organisées des ressources affectées au développement du pays et en premier lieu celles de la défense nationale.
Les attaques de Mondoro et de Boulkessi, résultat de la mauvaise gouvernance du président IBK qui ne cessait de dire après la réception des hélicoptères cloués au sol ‘’la montée en puissance de l’armée malienne’’, devaient sonner le glas d’une réelle prise de conscience, d’un véritable éveil de conscience et d’un sursaut national jamais égalé dans notre pays dans la redevabilité.
Elles ont donné l’occasion rêvée à nos compatriotes de se lever comme un seul homme à travers des manifestations pacifiques pour demander au gouvernement de justifier l’argent qui a servi à acheter des armes d’un autre âge qui ont conduit nos soldats à la boucherie à Mondoro et à Boulkessi et en même temps d’ouvrir des enquêtes contre tous ceux qui ont été de près ou de loin trempés dans ces malversations dont les conséquences fâcheuses coûtent chaque jour que Dieu fait des vies humaines et des dégâts matériels importants. Au lieu de cela, on s’est donné en spectacle en s’attaquant de façon éhontée à la MINUSMA dont le mandat est loin de répondre aux aspirations légitimes du peuple malien. Ce pillage ne fera pas honneur au peuple malien et fera de notre peuple encore la risée publique.
Et si le président Keïta et son gouvernement ne sont pas en mesure de demander une modification du mandat de la MINUSMA pour répondre aux attentes du peuple malien dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation du pays, les forces de la paix de l’ONU ne sont pas en cause et ne doivent pas payer à la place des dirigeants maliens corrompus, responsables des tueries des populations civiles et militaires maliennes.
Ils doivent être interpellés par rapport à leur slogan: ‘’La montée en puissance de l’armée’’. Cette montée s’est transformée en cauchemar pour nos forces de défense et de sécurité à Mondoro et à Boulkessi. Bilan: plus de trente-cinq (35) soldats maliens tués, des disparus, des blessés et des dégâts matériels dans les deux camps.
Ce mensonge d’État et ce montage grotesque viennent de dire que le président Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement ne se préoccupent pas des Maliens mais de leurs intérêts sordides et égoïstes qui enfoncent chaque jour davantage le peuple malien dans la perte de son honneur, de sa dignité et de la souveraineté du territoire national.
Comme dit l’adage, «l’aide la plus noble est celle qui provient de nous même.» Donc, faisons de la défense de notre patrie, notre objectif et non de s’attaquer aux forces armées étrangères qui ont mis pied dans notre pays à la suite d’un appel d’un traître malien avec un mandat aux contours flous pour la population malienne mais un paradis pour la bourgeoisie compradore et bureaucratique ennemi intérieur, à qui toutes les missions de maintenir le peuple malien dans ce statu-quo sont à elles confiées. C’est elle, l’ennemi numéro un des Maliens et non la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Ne nous trompons pas de combat même si la grande majorité des Maliens réclament aujourd’hui son départ.
Yoro SOW
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